Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire

Entre 1942 et 1944, par le biais des « sélections » opérées à l’arrivée des convois, les SS orientent une partie des déportés juifs vers le travail forcé. Dans le cadre du génocide, il ne s’agit que d’une mort différée et la volonté de profiter d’une force de travail dans le cadre de l’effort de guerre.

Progressivement entre 1942 et 1944, la SS crée près de 40 camps annexes dans la région d’Auschwitz : sites agricoles, d’élevage, forestiers mais surtout des sites industriels en lien avec des firmes allemandes dont la production est tournée vers l’armement. (Créations : 1942 : 4 ; 1943 : 5 ; 1944 : 19). En 1943 près de 18 000 déportés sont concernés et en 1944, environ 41 500. Parmi les camps les plus importants selon le critère de la main d’œuvre : Monowitz, en 1944 compte près de 10 000 prisonniers et Blechhammer, 4000.

D’un point de vue administratif, à partir de 1943, la plupart des camps en lien avec une activité industrielle sont rattachés à Monowitz (Auschwitz III) et non plus Auschwitz I.

Dans la plupart des camps annexes, les déportés ont subi des conditions très dures.

Les Camps annexes situés dans la « zone d’intérêts » du camp d’Auschwitz

 

Camp annexe de Babitz (Babice)

Début : mars 1943
Fin : juillet 1944, les détenus ont été transférés au camp de Birkenau ; certains, restés à Babitz, ont été évacués le 17 janvier 1945.

Prisonniers : quelques dizaines de détenus, hommes et femmes.

Activités : exploitation agricole.

 

Camp annexe de Budy (Wirtschaftshof Budy)

Début : - fin : avril 1942

Fin : jusqu’au 18 janvier 1945

Prisonniers : - Hommes : avril 1942 - janvier 1945 (jusqu’à 500 prisonniers)
- Femmes : avril 1943 - automne 1944  (jusqu’à 600 prisonnières avant la fermeture du camp)

Les activités du camp sont tournées vers les travaux agricoles et d’élevage, se déployant sur la superficie de plusieurs villages (Budy, Bór, et une partie de Nazieleniec près de Brzeszcze).

A l’origine, en 1941, les prisonniers effectuent le trajet de 5 kilomètres à pied depuis le camp d’Auschwitz. A partir d’avril 1942, ils sont logés sur place. En 1942-1943, les installations se développent (granges, écuries, étables, ateliers, entrepôts). Activités : élevage (porcs, bovins, moutons, chevaux) et travail dans les champs.

Présentes à partir d’avril 1943, les femmes sont affectées à des Kommandos spécialisés dont certains très durs : travail des champs, travail forestier, arbres fruitier, nettoyage et dragage des étangs, coupe des roseaux, construction de digues le long de la Vistule et réparation de routes.

 

Camp annexe Harmense

Début : décembre 1941
Fin : 18 janvier 1945, les prisonnières sont transférées vers Bergen-Belsen

Prisonniers : d’abord 50 détenus polonais puis des détenues, juives à partir de 1942. A partir de la fin de l’été 1943, les femmes sont installées à Budy et se rendent à pied Harmense.

Activités : ferme d'élevage (Geflügelfarm Harmense), exploitation agricole SS (élevage de lapin, volaille ; pisciculture)
Avant l’alevinage, les détenus devaient niveler les étangs ; y étaient versées les cendres des Juifs assassinés dans le camp

 

Camp annexe Plawy

Début : décembre 1944
Fin : 18 janvier 1944, les prisonniers sont transférés vers des camps en Allemagne

Prisonniers : environ 200 détenus, polonais, juifs et russes et 200 autres détenus russes au  début janvier 1945.

Activités : Exploitation agricole SS, élevage de bétail (vaches, chevaux, cochon de races sélectionnées)

 

Camp annexe de Rajsko

Début : juin 1943
Fin : 18 janvier 1945

Prisonnières : environ 300 détenues de différentes nationalités dont certaines étaient des scientifiques diplômées.

Activités :
-       horticulture, agriculture
-       travaux de recherche sur le culture du Kok-saghiz, plante caoutchifère (Pflanzenzucht)

 

Sites industriels (en lien avec l’armement)

 

Camp annexe de Bismarckhütte (Chorzow-Batory - Hajduki) 

Début : septembre 1944
Fin : 18 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, majoritairement, vers le camp de Dora

Prisonniers : en janvier 1945 : environ 200 hommes, principalement Juifs

Activités : usines d'armement, production de canons et voitures blindées

Sociétés bénéficiaires : Société Berghütte, Königs und Bismarckhütte AG

 

Blechhammer (Slawecice près de Blachownia Slaska)

Début : avril 1944
Fin : 21 janvier 1945. 4000 détenus ont été évacués à pied vers le camp de Gross-Rosen, dont 800 sont morts durant cette marche. Les survivants ont été envoyés à Buchenwald. Parmi ceux restés au camp, une partie y est morte, l’autre, a été libérée par les Soviétiques.

Prisonniers : 3056 Juifs et 200 Juives. Les effectifs des hommes sont montés jusqu’à 4000.

Activités : construction des usines chimiques

Société bénéficiaire : Hydrierwerke AG

Le camp d’Auschwitz fait l’acquisition du camp de travail forcé pour Juifs Judenlager en avril 1944.

 

Camp annexe de Bobrek

Début : avril - mai 1944
Fin : 19 janvier 1945. Les prisonniers, hommes et femmes, sont transférés, vers des camps en Allemagne.

Prisonniers : (en janvier 1945) : environ 220 hommes et 50 femmes, principalement Juifs

Activités : usine de production d’équipements électriques pour les avions et les sous-marins.

Sociétés bénéficiaires : Siemens Schuckertwerke

 

Camp annexe de Eintrachthütte (Świętochłowice)

Début : mai 1943
Fin : 23 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, majoritairement, vers le camp de Mauthausen.

Prisonniers : en octobre 1944, 1374 hommes (maximum) principalement Juifs (un peu de 1300 en janvier 1945)

Activités : Usines d'armement, production de canons anti-aériens

Sociétés bénéficiaires : Société Berghütte ; OSMAG et Ost-Maschinenbau

 

Camp annexe de Gleiwitz III (Gliwice)

Début : fin juillet 1944
Fin : 19 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, à pied, au camp de Gross Rosen puis vers d’autres camps en Allemagne.

Prisonniers : hommes, en octobre 1944, environ 600 (maximum) principalement Juifs et des Polonais.

Activités : ateliers de mécanique, production de boggies, affûts pour canons anti-aériens, mines sous-marines et obus.

Sociétés bénéficiaires : d’abord le Consortium Vereinigte Oberschlesische Hüttenwerke puis Zieleniewski – Maschinen une Waggonbau GmbH – Krakau).

Les détenus subissent brutalité et sadisme de la part des SS.

 

Camp annexe de Hindenburg (Zabrze)

Début : août1944
Fin : 19 janvier 1945, les détenues sont transférées vers le camp de Gleiwitz II puis en Allemagne

Prisonniers : 375 femmes principalement juives et à partir d’octobre, 70 Juifs

Activités : fabrication d’armes et munitions

Sociétés bénéficiaires : Vereinigte Oberschlesische Hüttenwerke AG

 

Camp annexe de Hubertushütte (Łagiewniki Śląskie)

Début : décembre 1944
Fin : 19 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, majoritairement, vers le camp de Sachsenhausen

Prisonniers : en janvier 1945 : environ 200 Juifs

Activités : Fonderie

Sociétés bénéficiaires : Société Berghütte, Königs und Bismarckhütte AG

 

Camp annexe de Laurahütte (Siemianowice Śląskie)

Début : avril 1944
Fin : 23 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, majoritairement, vers le camp de Mauthausen.

Prisonniers : en janvier 1945 : 937 hommes, principalement Juifs

Activités : Usines d'armement, production de canons anti-aériens

Sociétés bénéficiaires : Rheenmetall Borsig AG (de Düsseldorf)

 

Camp annexe de Sosnowitz (Sosnowiec))

Début : mai 1944
Fin : janvier 1945, les prisonniers sont transférés vers le camp de Mauthausen

Prisonniers : effectif à la fin 1944, environ 900 hommes, principalement Juifs.

Activités : usine d’armement, fonderie des pièces d’artillerie, production de canons anti-aériens, production de munitions.

Sociétés bénéficiaires : Ost-Maschinenbau GmbH (Berghütte)

 

Sites en lien avec des extractions de matières premières et production d’énergie
(en lien avec l’armement)

 

Camp annexe de Althammer (Stara kuźnia près de Halemba)

Début : septembre 1944
Fin : en janvier 1945, la plupart des détenus sont évacués vers l’Allemagne ; un petit nombre reste sur place, libérés par les troupes soviétiques.

Prisonniers : environ 500 hommes, principalement juifs

Activités : construction d’une centrale électrique

 

Camp annexe de Charlottengrube (Rydułtowy)

Début : septembre 1944
Fin : 19 janvier 1945. Les détenus ont été évacués vers le camp de Mauthausen

Prisonniers : environ 1000 hommes, Juifs

Activités : mine de charbon ; près de la moitié des hommes travaillent sous terre, l’autre moitié, en surface.

Sociétés bénéficiaires : Hermann Göring Werke

 

Camp annexe de Fürstengrube  (Wesola près de Myslowice)

Début : septembre 1943
Fin : 19 janvier 1945, environ 1000 détenus sont évacués ; les autres, environ 240, affaiblis, malades, ont été assassinés dans le camp par les SS.

Prisonniers : 700 détenus puis à partir de juillet 1944, 1200, principalement juifs.

Activités : extraction de charbon dans une ancienne mine ; construction d'une nouvelle ; production de matières premières pour l’usine Buna-Werke situé à Monowitz

Sociétés bénéficiaires : IG Farbenindustrie

Les détenus ont travaillé dans des conditions très difficiles à l’extraction de charbon dans les mines.

 

Camp annexe de Gleiwitz II (Gliwice)

Début : mai 1944
Fin : 18 janvier 1945

Prisonniers : hommes et femmes : à partir du printemps 1944, plus de 1000 détenus, principalement Juifs, dont environ 700 hommes.
Les prisonniers sont transférés : les hommes, vers le camp de Sachsenhausen ; les femmes vers celui de Ravensbrück

Activités : transformation de l’anthracite, souffre et huile en charbon actif

Sociétés bénéficiaires : SS, camp d’Auschwitz

Avant 1944, il fut d’abord un camp de travail forcé pour Juifs entre les mains de la société Rüstungslager Degusta Gleiwitz-Steigern - Deutsche Gasrusswerke. A l’époque de la reprise de la société par le camp d’Auschwitz, il y avait environ 250 hommes et 250 femmes, des Juifs de Silésie. L’effectif est ensuite porté à plus de 1000 détenus, tous Juifs.
Leurs conditions de travail sont mortifères notamment pour les femmes : sans protection aucune dans des températures de plus de 60e et des vapeurs qui attaquent les poumons et les yeux. Les hommes travaillaient aussi à l’extension de l’usine, à l’entretien des machines.

 

Camp annexe de Golleschau / Goleszów

Début : août 1942
Fin : entre le 18 et 21 juillet 1945

Prisonniers : en octobre 1944, 1059 hommes (maximum) dont 1008 Juifs

Activités : Cimenterie, carrières

Sociétés bénéficiaires : Golleschauer Portland - Zement Aktiengesellschaft Oberschlesien qui appartenait à la société Ostdeutsche Baustoffwerke GmbH)

 

Camp annexe de Günthergrube (Lędziny)

Début : février 1944
Fin : 18 janvier 1945, parmi les environ 600 prisonniers évacués à pied vers Gliwice, 300 ont été fusillés par les SS (à côté de la gare de Rzedowka)

Prisonniers : initialement 300 puis 600 Juifs au cours de l'été 1944 (de France, des Pays-Bas, de Pologne, de Hongrie).

Activités : mine de charbon, production de matières premières pour l’usine Buna-Werke situé à Monowitz

Sociétés bénéficiaires : Fürstlich Plessische Bergwerks AG ; IG Farbenindustrie

 

Camp annexe de Janinagrube (Gute Hoffnung, Libiąż)

Début : septembre1943
Fin : 17 janvier 1945, environ 800 prisonniers sont évacués à pied vers Gross-Rosen. Environ 60, restés dans le camp, ont été libérés par l’Armée rouge.

Prisonniers : 877 (maximum connu en novembre 1944), principalement juifs.

Activités : extraction du charbon pour le site de Buna-Werke à Monowitz ; construction d’une centrale électrique.

Sociétés bénéficiaires : IG Farbenindustrie, Fürstengrube GmbH

 

Camp annexe de Lagischa (Będzin-Łagisza)

Début : septembre 1943
Fin : septembre 1944. Décision est prise d’abandonner le projet de construction de la centrale, les prisonniers ont été transférés vers les camps annexes de Sosnowitz, Neu-Dachs, et le camp d’Auschwitz.

Prisonniers : à l’été 1944, ils sont environ 1000 (maximum connu), principalement juifs.

Activités : construction d’une centrale thermique « Walter »

Sociétés bénéficiaires : Energie-Versorgung Oberschlesien AG (EVO)

 

Camp annexe de Neu-Dachs (Jaworzno)

Début : juin 1943
Fin : 17 janvier 1945, environ 3200 prisonniers sont évacués à pied vers Gross-Rosen puis vers le camp de Buchenwald. Environ 400 restés dans le camp ont été libérés.

Prisonniers : 2800 à la mi-Octobre 1943 et 3664 en Janvier 1945.

Activités : mine de charbon Dachsgrube ; construction d’une centrale électrique

Sociétés bénéficiaires : Energieversorgung Oberschlesien AG

 

Camp annexe de Trzebinia (Trzebionka)

Début : août 1944
Fin : 16-17 janvier 1944, les prisonniers sont transférés vers les camps de Sachsenhausen et Bergen-Belsen

Prisonniers : entre 600 et 800 détenus, principalement Juifs

Activités : construction de la raffinerie, creusement de fossés, excavation de fondations, pose de tuyaux, installation d'évacuation des eaux usées, construction de voies ferrées et abris anti-aériens.

Sociétés bénéficiaires : Raffinerie Trzebinia Erdöl GmbH

Les détenus ont subi des conditions extrêmement difficiles. En novembre 1944, un crématoire a été construit.

 

Autres camps

Camp annexe de Altdorf (Stara Wies près de Pszczyna)

Début : octobre 1942
Fin : au début du printemps 1943, les détenus ont été transférés au camp d’Auschwitz.

Prisonniers : environ 20 hommes, Juifs.

Activités : préparation d’un terrain pour une pépinière, reboisement.

Société bénéficiaire : société forestière

 

Camp annexe de Brünn (Brno)

Début : octobre 1943
Fin : mi avril 1945, la trentaine de prisonniers est évacuée vers la Haute-Autriche.

Prisonniers : au début, l’effectif est de 250 hommes, puis 150 (décembre 1943), en mai 1944, environ 30.

Activités : maçonnerie, construction du bâtiment de l’Académie technique de la SS et de la police où les Allemands ont mené des expériences sur les armements.

 

Aussenkommando Chelmek

Début : octobre 1942
Fin : décembre 1942

Prisonniers : environ 150

Activités : drainage et nettoyage des étangs en lien avec une usine de fabrication de chaussures.

Sociétés bénéficiaires : Ota Schlesische Schuhwerke (auparavant "Bata")

La faim, les mauvais traitements, la dureté du travail dans la vase et la boue ont été la cause de nombreux décès.

 

Camp annexe de Freudenthal (Bruntal, Sudètes tchèques)

Début : octobre 1944
Fin : 6 mai 1945. Les détenues sont libérées par l’armée soviétique.

Prisonnières : 300 femmes principalement juives, hongroises et tchèques, venant du secteur « B II c » du camp de Birkenau ainsi que 50 autres femmes en janvier 1945.

Activités : dans une usine textile qui appartenait à la société allemande Emmerich Machold, production d’uniformes militaires.

Société bénéficiaire : Wehrmacht

Un certain nombre de détenues ont été sous-louées par l’entreprise Freudenthaler Getränke GmbH, qui appartenait au SS-WVHA et produisait des jus vitaminés.

Les SS et leurs auxiliaires féminines avaient fui deux jours avant l’arrivée des Soviétiques.

 

Camp annexe de Gleiwitz I (Gliwice)

Début : mars 1944
Fin : 18 janvier 1945. Les prisonniers sont transférés, à pied, au camp de Gross Rosen puis vers d’autres camps en Allemagne.

Prisonniers : en janvier 1945 : 1336 hommes, principalement Juifs

Activités : réparation de wagons et citernes

Société bénéficiaire : Ateliers de Maintenance de Chemins de Fer, Reichbahn-ausbesserungswerk)

Gleiwitz est l’un des plus grands camps d’Auschwitz I. Les prisonniers ont eu à subir des conditions très difficiles. L’un de ses dirigeants fut le SS-Hauptscharführer Otto Moll, un SS particulièrement brutal dont les actions assassines sont également connues à l’intérieur du camp de Birkenau.

Près d'une centaine de prisonniers Gleiwitz I sont morts des mauvais traitements, de la faim et des conditions de travail. Au moins cinq ont été abattus en essayant de s'échapper, deux Russes ont été pendus après avoir été repris.

 

Camp annexe de Gleiwitz IV (Gliwice)

Début : juin 1944
Fin : 19 janvier 1945. 380 détenus sont évacués et 60 malades sont assassinés sur place.

Prisonniers : hommes, à la veille de l’évacuation, ils étaient 444, principalement Juifs.

Activités : construction d’une caserne, ateliers de réparation et transformation des voitures militaires, activités sur le port du canal de Gliwice.

Société bénéficiaire : SS

 

Kommando de SS-Hütte Porombka (Międzybrodzie Bialskie)

Création : novembre 1940
Fin : janvier 1945

Prisonniers : quelques dizaines

Activités : construction puis entretien de la maison de détente pour la garnison SS du camp

 

Kommando spécial de Kattowitz (Katowice)

Début : janvier 1944
Fin : janvier 1945

Prsionniers : 10 détenus

Activités : construction d'un bunker antiaérien et de baraques pour la Gestapo

 

Camp annexe de Kobior

Début : décembre 1942
Fin : août 1943, les prisonniers sont transférés vers Sosnowitz I

Prisonniers : environ 150

Activités : abattage des arbres et premiers traitements du bois ; épandage de chaux sur les prés ; creusement de canaux

Le bois a servi a alimenté les bûchers lorsque les corps des Juifs gazés durant l’année 1942-début 1943 ont été exhumés des fosses pour être brûlés afin de faire disparaître les traces de l’assassinat.

 

Camp annexe de Lichtewerden (Svetla Hora)

Début : novembre 1944
Fin : 6 mai 1945, les détenues sont libérées par les troupes soviétiques ; deux jours avant, les SS avaient quitté le camp.

Prisonnières : 300 Juives transférées depuis le camp de Birkenau

Activités : usine à fil

Les prisonnières travaillaient avec des employées civiles tchèques ; les détenues ont subi des conditions difficiles, ménagées par les SS.

 

Camp annexe de Neustadt (Prudnik)

Début : septembre 1944
Fin : 19 janvier 1945. Les prisonnières sont transférées à pied vers Gross-Rosen puis vers le camp de Bergen-Belsen

Prisonnières : 400 Juives hongroises qui avaient été transférées du camp d’Auschwitz-Birkenau

Activités : textile

Sociétés bénéficiaires : Schlesische Feinweberei AG

 

Camp annexe de Radostowitz (Radostowice - Pszczyna)

1942-1943, de façon discontinue

Prisonniers : environ 20

Activités : abattage des arbres ; travaux forestiers ; entretien des pépinières.

Le camp est en lien avec celui d’Altdorf.

Le bois a servi a alimenté les bûchers lorsque les corps des Juifs gazés durant l’année 1942-début 1943 ont été exhumés des fosses pour être brûlés afin de faire disparaître les traces de l’assassinat.

 

Kommando de Sosnica

Début : 10 juillet 1940
Fin : août 1940

Prisonniers : environ 30 détenus

Activités : première filiale du camp d'Auschwitz. Démantèlement des installations de l'ancien camp de prisonniers de guerre, récupération du fil de fer barbelé de la clôture et des barrières.

 

Camp annexe de Tschechowitz I (Czechowice-Dziedzice)

Début : août 1944 (juste après le bombardement de la ville par les Alliés)
Fin : septembre 1944. Les prisonniers sont ramenés à Auschwitz.

Prisonniers : après le passage éphémère de 60 hommes, presque exclusivement allemands, les prisonniers sont une centaine de Juifs de Pologne, de France et Hongrie.

Activités : éliminer les bombes non explosées de la zone notamment au sein d’une raffinerie de pétrole, usine d'allumettes

Sociétés bénéficiaires : Reichsbahn

 

Camp annexe de Tschechowitz II (Czechowice-Dziedzice)

Début : septembre 1944
Fin : 18 janvier 1945 : 450 sont transférés à Wodzislaw Slaski puis Buchenwald ; tous ceux qui étaient trop faibles, malades, ont été massacrés sur place.

Prisonniers : 600 détenus juifs

Activités : déblaiement des usines endommagées par les raids aériens, travaux de maçonnerie, réparation des rails.

 

Liste alphabétique des camps annexes du complexe concentrationnaire d'Auschwitz

Altdorf

Althammer (Stara kuźnia)

Babitz (Babice)

Bismarckhütte

Blechhammer (Sławęcice)

Bobrek

Brünn

Budy

Budy, Compagnie disciplinaire

Charlottengrube (Rydułtowy)

Chelmek

Eintrachthütte (Świętochłowice)

Freudenthal (Bruntal)

Fürstengrube (Wesola près de Myslowice)

Gleiwitz I (Gliwice)

Gleiwitz II (Gliwice)

Gleiwitz III (Gliwice)

Gleiwitz IV (Gliwice)

Golleschau (Goleszów)

Günthergrube (Lędziny)

Harmense

Hindenburg (Zabrze)

Hubertushütte (Łagiewniki Śląskie)

Janinagrube (Gute Hoffnung, Libiąż)

Kattowitz

Kobior

Lagischa (Będzin-Łagisza)

Laurahütte (Siemianowice Śląskie)

Lichtewerden (Svetla Hora)

Neu Dachs (Jaworzno)

Neustadt (Prudnik)

Pławy

Radostowitz (Radostowice - Pszczyna)

Rajsko

Rajsko - Institut d'Hygiène SS (Hygiene Institut des Waffen-SS und Polizei Auschwitz O/S)

Sosnica

Sosnowitz II

SS-Hütte Porombka

Trzebinia (Trzebionka)

Tschechowitz I (Czechowice-Dziedzice)

Tschechowitz II (Czechowice-Dziedzice)

 

 

 

Camp
Camps annexes et Kommandos

Les camps annexes et Kommandos du camp d'Auschwitz

Adoner Milo

Biographie

Bulawko Henri

Biographie

Buzyn Elie

Biographie

Caen Etienne

Biographie

Dechavassine Madeleine

Biographie

Fuchs Ady

Biographie
©DR

Honel Maurice

Biographie

Schaffer Paul

Biographie

Vanryb Nathan

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos



Adoner Milo

1925, Paris

Sa famille juive polonaise émigre durant l'entre-deux guerres. Samuel Adoner est le 4e enfant de la fratrie, le premier né en France - suivront trois autres enfants. Son père est artisan maroquinier, travaillant à domicile.

Il est arrêté avec ses parents le 23 septembre 1942 ainsi que 112 Juifs demeurant dans les immeubles du 10-12 rue des Deux-Ponts (Fondation Halphen) dans le quartier de l’Ile Saint-Louis. L'une de ses sœurs échappe à la rafle. Ils sont conduits au camp de Drancy et déportés quelques jours après par le convoi 38 (28 septembre 1942). Samuel à 17 ans.

Le convoi s’arrête à Kosel, à quelques kilomètres d'Auschwitz où Samuel Adoner est séparé des siens. Six membres de sa famille vont directement au camp d'Auschwitz-Birkenau où ils périssent.

Il a ensuite connu les camps de Birkenau, Blechhammer, Monowitz (Auschwitz III) qu’il évacue le 18 janvier 1945 par une Marche de la Mort jusqu’au camp de Gross Rosen ; il es transféré au cmp de Buchenwald puis à Niederkirch. Il s’évade d'une colonne le 4 avril 1945 et est libéré le 11 avril. A son retour à Paris, il retrouve sa sœur. 

Il a été Vice-Président de l’Amicale des déportés de Blechhammer puis son Président, en 2000. Après l’absorption de cette association par l’Amicale d’Auschwitz devenue Union des Déportés d’Auschwitz (UDA) en 2004, il devient l'un des Vice-Présidents de l’UDA. Il est Officier de la Légion d’Honneur.

 

Mon père me fait signe

Adoner Milo
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | | 06:40

Blechhammer était un autre camp de l'IG Farben

Adoner Milo
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes | 01:36

Bulawko Henri

1918, Lida (Lituanie, aujourd’hui Biélorussie) – 2011, Paris

Sa famille, de culture yiddish, émigre en France en 1925 alors qu’il a 7 ans. Il a trois sœurs et deux frères. Son père est un rabbin orthodoxe. La famille s’installe dans l'île Saint-Louis.

Durant la guerre, il est actif dans la Résistance, de novembre 1940 au 19 novembre 1942, date de son arrestation. Il œuvre avec Léo Glaeser, David Rapoport au sein du Comité de la rue Amelot créé en juin 1940 par des responsables de la Fédération des sociétés juives de France (FSJF), du Bund, du Poale Zion. Il fabrique de faux papiers, notamment.

Il est arrêté en novembre 1942 au métro Père Lachaise. Il est interné à Drancy puis à Beaune-la-Rolande puis de nouveau au camp de Drancy jusqu'au 18 juillet 1943. Il est déporté par le convoi 57. Il est rapidement transféré au camp de Jaworzno où il reste 18 mois, jusqu’à l’évacuation.
Durant la Marche de la Mort, vers Blechhammer, il s’échappe et se réfugie dans les forêts jusqu'à l'arrivée des troupes soviétiques.

Après guerre, il devient journaliste et écrivain. Il a été un l’un des promoteurs de la mémoire de la Shoah en France. Dans le monde associatif, dès 1945, il est actif au sein de l’Amicale des Anciens Déportés Juifs de France, amicale de culture ashkénaze constituée majoritairement par des survivants Juifs originaires d’Europe centrale venus pour la plupart en France durant l’entre-deux guerres. Il en a été le secrétaire général avant d’en être Président durant près de 5 décennies.
Au début des années 1990, il est sollicité par l’Amicale d’Auschwitz et des Camps de Haute Silésie (qui existe depuis juin 1945) pour en occuper la présidence.
Il a été l’un des initiateurs des commémorations de Drancy et du Vel d’Hiv.

Il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels :
- Son témoignage, Les jeux de la mort et de l’espoir Auschwitz, Jaworzno, préface de Jean-Maurice Hermann, Paris, A.A.D.J.F, 1954
- Le procès d’Auschwitz n’a pas eu lieu, Paris, Presses du temps présent, 1965 

Jaworzno

Bulawko Henri
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes

Buzyn Elie

1929, Lodz -

Elie grandit au sein d'une famille juive pratiquante, son père est industriel dans le textile, sa mère, engagée dans le mouvement des femmes sionistes, la WIZO. Il a une sœur et un frère.

Après l'invasion allemande, le nom de la ville est germanisé et devient Litzmannstadt. Les Juifs doivent porter l'étoile jaune. 160 000 Juifs sont regroupés dans le quartier de BaLuty (février - fin avril 1940). Le 7 mars 1940, son frère Abraham est assassiné par les SS dans le cadre du « jeudi sanglant » au cours duquel les SS abattent des dizaines de Juifs, rue Piotrkowska. Elie devient ouvrier au sein des ateliers de textile et de cuir travaillant pour les besoins du Reich, ouverts par Chaïm Rumkowski, chef du Judenrat (le conseil juif).

A la liquidation du ghetto, en août 1944, il est déporté avec ses parents et sa soeur à Auschwitz. Il fait les Marches de la Mort en janvier 1945 en direction de Buchenwald. Il est accueilli en France par l'OSE où il retrouve un oncle, Léon Pérel, chirurgien à l'hôpital Rothschild. Il est le seul survivant de sa famille.

Après la guerre, il part en Israël puis revient en France suivre des études de médecine.

Ils ont organisé un camp qui s'appelait Babice

Buzyn Elie
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz-Birkenau - Kommandos des camps | 04:38

Le 19 janvier, on nous met à marcher dans la neige, le soir

Buzyn Elie
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Marches et trains de la mort | 05:29

Caen Etienne

Prochainement

Je suis resté au revier le reste de ma déportation

Caen Etienne
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Marches et trains de la mort | 02:18

A Blechhammer, j'ai été laissé pour mort

Caen Etienne
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Marches et trains de la mort | 07:12

Les Soviétiques nous ont conduits au centre de rassemblement de Katowice

Caen Etienne
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Marches et trains de la mort | 06:37

Dechavassine Madeleine

1900, Letanne (Ardennes) – 1983, Levallois-Perret (née Roger)

Fille d’instituteur, elle obtient un diplôme d’ingénieur-chimiste à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Son mariage ne dure pas mais elle garde son nom d’épouse.

En 1936, elle adhère au parti communiste. Durant la guerre, ingénieure dans une usine, elle participe à la diffusion clandestine de la presse communiste. En mars 1940, elle est arrêtée une première fois à Montreuil, placée à la Maison d’arrêt pour femmes de la Petite Roquette (Paris, 11e). Dans le cadre de l’Exode et des transferts de prisonniers, elle parvient à s’échapper. Après Toulouse, elle regagne Paris munis de faux papiers et reprend ses activités résistantes.

Elle est arrêtée le 19 juin 1942, avec Jacqueline Quatremaire, transférée au Fort de Romainville, transférée le 22 janvier 1943, au camp de Royallieu à Compiègne, déportée le 24 janvier, avec 230 femmes. Leur convoi emmène aussi plus de 1450 détenus hommes. Les wagons sont séparés à Halle, les hommes sont dirigés vers Sachsenhausen, les femmes vers Auschwitz.

C’est le seul convoi de femmes résistantes, non juives – certaines n’avaient pas été reconnues en tant telles – dirigé vers ce camp et non vers celui de Ravensbrück.

Elles sont internées dans le camp de Birkenau ; elles y entrent en chantant La Marseillaise. Elles ne subissent pas de sélection à l’arrivée, mais sont en revanche tatouées (Matricule 31639). La série de leur matricule fera nommée ces femmes « les 31 000 ».

En raison de ses qualifications professionnelles, dès mars, Madeleine est orientée avec d’autres scientifiques vers le camp de Rajsko où sont menées des recherches agronomiques. Jusqu’au mois de juillet, son groupe fait l’aller-retour chaque jour ; à partir de juillet, elle y est assignée. Elle y reste jusqu’au 14 août 1944, date à laquelle est transférée vers le camp de Ravensbrück avec les autres survivantes du convoi des 31 000.

Dans les dernières semaines de la guerre, elle subit un transfert, début mars 1945, avec 33 femmes des  « 31000 » vers le camp de Mauthausen.

Le 22 avril 1945, elle est prise en charge par la Croix-Rouge internationale, conduite en camion à Saint-Gall en Suisse. Elle rentre à Paris le 30 avril.

Au retour, elle fait partie des fondateurs de l’Amicale d’Auschwitz et des camps de Haute Silésie dont elle reste secrétaire général quelques mois. Elle a mené une carrière d’ingénieur.

Le kommando « PFLANZENZUCHT » à Raisko

Dechavassine Madeleine
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes

Fuchs Ady

1926, Paris

Ses parents sont d’origine polonaise, son père est tailleur à domicile. Ses parents sont naturalisés en 1929. Le 26 juillet 1942, il est arrêté à Vierzon en voulant franchir la ligne de démarcation avec de faux papiers. Transféré à Pithiviers, puis à Drancy, il est renvoyé à Pithiviers. Il est déporté le 21 septembre 1942 par le convoi 35.

Le convoi vers Auschwitz s’arrête à Cosel où il est sélectionné pour le travail forcé. Il est envoyé au camp de Blechhammer, un ZAL, Zwangsarbeiteslager für Juden, camp de travail forcé pour Juifs.

En janvier 1945, il subit une marche de la mort vers le camp de Gross-Rosen, d’où il est dirigé vers Buchenwald ; il est transféré à Langenstein pour travailler au creusement d’un tunnel.

A son retour, il retrouve ses parents. Il ne peut reprendre ses études.

Il participe à la fondation de l’Amicale de Blechhammer en 1965.

Blechhammer / J'étais responsable du brasero

Fuchs Ady
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Le froid | 05:22

Chaque fois qu'il allait à la cave avec 4 anglais, il me donnait un carré de chocolat

Fuchs Ady
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Violences sexuelles | 01:05

J'ai eu la chance d'avoir des copains

Fuchs Ady
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Solidarité | 03:24

Dès que le SS est parti, il a relévé le mec, il l'a soigné, il lui a donné à manger

Fuchs Ady
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Solidarité | 02:36

Honel Maurice

1903, Paris - 1977, Paris

Dès l’âge de treize ans, après son Certificat d’études, il choisit la profession de son père, artisan encadreur, d’origine juive. Entre 1919 et 1923, il milite au sein des Jeunesses communistes - il a l’occasion alors de se rendre à Moscou - puis s’engage à nouveau à partir de 1928. Il se présente à plusieurs élections sans succès jusqu’à son élection en tant que député en 1936 dans la circonscription de Clichy - Levallois.

Dans le cadre de la dissolution des organisations communistes décidée par les autorités, il est déchu de son mandat de député le 21 janvier 1940. Fait prisonnier à Dijon, en juin 1940, il est libéré dès juillet. Il gagne la zone sud pour s’intégrer au mouvement Libération-sud (réseau Laforgue). Après avoir échappé à une arrestation, il revient à Paris où il se rapproche du Front national par l’intermédiaire d’Henri Krasucki.

Mira Bojm, son épouse, est arrêtée par hasard le 31 mars 1943 et lui peu après. Il tente de se suicider. Hospitalisé à l’hôpital Necker, il est ensuite incarcéré trois mois à la prison de Fresnes, puis transféré au camp de Drancy d’où il est déporté pour Auschwitz le 31 juillet 1943. Il est déporté en tant que Juif. Il est interné au camp de Jaworzno. Le 17 juillet 1945, il subit une marche de la mort vers Breslau qui aboutit au camp de Blechhammer. Il s’évade. Il est rapatrié via Odessa à Marseille en avril 1945.

Il est le premier président de l’Amicale d’Auschwitz (1945-1946) et a œuvré au sein de la FNDIRP. Des ennuis de santé l’obligent en 1948 à cesser toute activité.

 

Il y a un an. Après l'horreur des évacuations, un épilogue en justice

Honel Maurice
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Derniers jours - Chaos

Schaffer Paul

1924, Vienne

Il naît dans une famille de la bourgeoisie juive autrichienne, sensible au sionisme et pratiquante. Il vit une enfance heureuse, entouré de sa sœur, ses parents et sa grand-mère. Sa vie change brutalement avec l’occupation de Vienne par les nazis et l’annexion de l’Autriche. Il découvre les humiliations, les persécutions. Ils émigrent clandestinement le 27 novembre 1938 en direction de la Belgique.

En mai 1940, la famille est évacuée vers la France ; elle s’installe dans le Sud-ouest, à Revel, non loin de Toulouse. Paul ne va plus à l’école, il s’occupe du jardinage et effectue divers travaux domestiques tout en apprenant le métier d'ébéniste.

A la fin 1940, ils sont victimes de la loi de Vichy du 4 octobre 1940 qui autorise les préfets à interner les Juifs étrangers. Les Schaffer doivent rejoindre « un camp de famille », le camp de Noé, où sont internés essentiellement des Juifs réfugiés d’Allemagne et d’Autriche. Une amie de la famille, habitante de Revel, use de son influence auprès de la préfecture, permettant à la famille de quitter le camp pour être assignée en résidence surveillée.

A la suite de la rafle du Vel’ d’Hiv’, les Allemands font pression sur Laval, chef du gouvernement de Vichy, pour que les Juifs étrangers de la zone Sud soient également déportés. Paul est arrêté le 26 août 1942 avec sa mère et sa sœur. Le père, malade, est jugé intransportable. Ils sont transférés au camp de Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau le 4 septembre 1942, par le convoi 28. Les deux femmes sont gazées dès leur arrivée.

Paul est tout d’abord interné dans deux camps de travaux forcés, satellites d’Auschwitz, Tarnovitz puis Schoppinitz, avant d’être envoyé à Birkenau en novembre 1943. En avril 1944, il est transféré au camp annexe de Bobrek où il doit travailler pour la société Siemens. Il y rencontre Simone Veil (Jacob), sa soeur et sa mère.
En janvier 1945, il subit la « marche de la mort » vers Gleiwitz. Il réussit à s’échapper d’un transport. Libre, il reste à Cracovie jusqu’au mois d’avril 1945. Il est rapatrié d'Odessa vers Marseille.

Une fois en France, il retourne à Revel, lieu de son arrestation. Il y apprend la mort de son père. Il s’installe à Toulouse où il commence à travailler. Il obtient une bourse et reprend ses études en 1945. D’abord électronicien, il entamera ensuite une brillante carrière d’industriel, après avoir été enseignant dans une école juive de l'ORT (Organisation, Reconstruction, Travail).

Paul Schaffer a été témoin au procès d'Auschwitz qui s'est tenu à Francfort de 1963 à 1965.
A la demande de ses élèves auprès desquels il a témoigné, Paul a rédigé son témoignage : Le soleil voilé, éd. Société des Ecrivains, 2003
Il a été vice-président de Yad Vashem France et est vice-président de l'Union des déportés d'Auschwitz.

 

Nous devions transformer une briqueterie en usine de métallurgie

Schaffer Paul
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes | 00:55

La construction de l’usine à Bobrek

Schaffer Paul
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes

Madame Jacob et ses deux filles, Milou et Simone

Schaffer Paul
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes

Vanryb Nathan

1924, Varsovie - 2016, Paris

Issu d'une famille polonaise, venue en France en 1926, il est arrêté le 12 avril 1942 à St-Paul-de-Lizonne, interné à la prison d'Angoulême puis dans les camps de Poitiers et Drancy.

Il est déporté le 19 août 1942 au camp de Birkenau (convoi 21, Matricule 60601). Fin 1942, il est transféré au camp d'Auschwitz puis, en mai 1943, à Eintrachthütte, sous-camp du complexe d'Auschwitz (Swietochlowice).
En janvier 1945, il subit un nouveau transfert, au camp de Mauthausen (Autriche) puis à Leipzig (Allemagne). En avril 1945, il doit marcher 18 jours vers Leitmeritz (nom allemand de Litomerice, Tchécoslovaquie) et le camp de Theresienstadt (Terezin) où il est libéré le 8 mai 1945.

A son retour, il retrouve son père et apprend que son frère a été fusillé pour faits de résistance. Les autres membres de sa famille, sa mère, sa sœur, ses deux frères sont morts à Birkenau.

Les témoignages vidéos proviennent de deux sources différentes : UDA et Mémoire Demain (dvd Hatier, 2009)

En mars-avril 1943, je suis transféré au camp de Swietochlowice-Eintrachthütte

Vanryb Nathan
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes | 02:32

Mon quotidien au camp de Swietochlowice-Eintrachthütte

Vanryb Nathan
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes | 06:01

Envoyé à l'usine, je suis devenu tourneur

Vanryb Nathan
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Auschwitz - Camps annexes | 05:18

L'évacuation du camp de Swietochlowice-Eintrachthütte

Vanryb Nathan
Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire | Situations dans les camps - Début 1945 | 02:50