Pologne / Auschwitz III - Monowitz

Légende

Vue aérienne du camp prise par les Alliés, 26 juin 1944. DR

Auschwitz III, Monowitz est un camp annexe d'Auschwitz (Voir l'historique de ce camp)

Début : octobre 1942
Fin : Janvier 1945
Prisonniers : environ 12 000 principalement Juifs

Auschwitz III, appelé également Buna-Monowitz, fut construit en octobre 1942 pour loger les prisonniers affectés à l'usine de caoutchouc synthétique de la Buna, située à la périphérie de la ville polonaise de Monowitz. Au printemps 1941, les dirigeants du conglomérat allemand I.G. Farben y avaient établi une usine de caoutchouc et de carburants synthétiques afin d'exploiter la main d'oeuvre représentée par les prisonniers. I.G. Farben investit plus de 700 millions de Reichsmarks (soit 1,4 million de dollars américains de 1942) à Auschwitz III. De mai 1941 à octobre 1942, les prisonniers furent transférés d'Auschwitz I au "détachement Buna" à pied, puis en train. A partir de l'automne 1942, les prisonniers affectés à la Buna vécurent à Auschwitz III.

Auschwitz III disposait également d'un "camp de formation au travail" pour les prisonniers non juifs qui avaient été convaincus d'avoir enfreint la discipline de travail imposée par les Allemands.

Encyclopédie Multimédia de la Shoah,
United States Holocaust Memorial Museum
Traduction ©Mémorial de la Shoah, Paris, France
ushmm.org/fr/holocaust-encyclopedia

 

 

 

 

 
Camp
Camps annexes et Kommandos

Plan

Berkover André

Biographie

Braun Sam

Biographie

Frances Robert

Biographie

Haas Roland

Biographie

Levi Primo

Biographie

Palant Charles

Biographie

Stourdze Marcel

Biographie

Valid Roger

Biographie

Waitz Robert

Biographie

Wajcman Robert

Biographie

Wiesel Elie (Eliezer)

Biographie

Zylbermine Jacques

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos



Berkover André

1929, Paris

André est issu d’une famille juive d’origine polonaise par son père Benjamin et roumaine par sa mère, Sophie.

Caché chez sa tante à Paris, il y est arrêté ainsi que sa mère le 28 juin 1944, à l’âge de 14 ans, à la suite d’une dénonciation. Au camp de Drancy, il retrouve son frère aîné, Guy, arrêté auparavant. Tous les trois sont déportés par le convoi 76 du 30 juin 1944.

A l’arrivée à Auschwitz, André, d'abord séparé de son frère, parvient à changer de file pour rejoindre celle des hommes de plus de 16 ans vers laquelle son frère a été dirigé. Après 3 jours passés à Birkenau, tous deux sont envoyés au camp de Buna Monowitz (Auschwitz III).

Le 18 janvier 1944, alors que son frère, malade, reste au Revier, il subit l’évacuation, la Marche de la Mort, jusqu'à Gleiwitz puis les wagons charbonniers. En chemin, le train dirigé vers le camp de Buchenwald est stoppé au milieu d’une forêt. Les prisonniers Juifs de plusieurs wagons doivent descendre.
SS et prisonniers de droit commun, non juifs, dotés d'armes par les SS, mitraillent les Juifs. André est l’un des rares survivants. Fuyant pieds nus, il se réfugie dans une ferme ; il y est caché par des fermiers polonais jusqu'à l’arrivée des troupes soviétiques. André a eu les deux pieds gelés au 2e degré.

Rapatrié en France, il arrive à Marseille le 10 mai 1945 puis retrouve son père et sa sœur à l'hôtel Lutetia. Sa mère et son frère ne sont pas revenus.

- Il a écrit son témoignage : Matricule A165572, Société des Gens de Lettres, 2008 (en coopération avec François Wehrbach).

On nous a emmenés à Monowitz

Berkover André
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna | 01:59

Tous les quinzes jours, il y avait des pendaisons

Berkover André
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Pendaison | 01:08

Des centaines de gifles

Berkover André
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Les coups | 01:16

J'ai assisté à la bastonnade

Berkover André
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Les coups | 01:58

Le 18 janvier 1945

Berkover André
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Marches et trains de la mort | 12:32

Braun Sam

1927, Paris - Paris, 2011

Ses parents d’origine polonaise et russe se marient en France. Son père est commerçant. Sam vit une grande partie de son enfance à Clermont-Ferrand où il est arrêté par des miliciens avec ses parents et sa sœur de dix ans, en novembre 1943.

Ils sont déportés à Auschwitz, via le camp de Drancy par le convoi 64 du 7 décembre 1943. Ses parents et sa sœur ont été gazés dès le premier jour. Il est envoyé au camp de Buna- Monowitz.
En janvier 1945, il subit les marches et trains de la mort avant d’être libéré par des résistants tchécoslovaques.

Son retour est marqué par des difficultés physiques et psychologiques. Il deviendra médecin.

Il a été un grand témoin. Il a rédigé un témoignage, Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu, entretien avec Stéphane Guinoiseau, Paris, Albin Michel, 2007.

 

 

J'étais dans une situation de dédoublement de personnalité

Braun Sam
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Espoir et imaginaire | 06:43

Je ne pouvais conceptualiser la mort atroce de mes parents

Braun Sam
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Espoir et imaginaire | 03:21

C'est le seul acte de générosité que j'ai connu, c'était le professeur Waitz

Braun Sam
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Solidarité | 02:08

Nous n'étions plus rien

Braun Sam
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Indifférence émotionnelle | 02:29

Tous ceux qui ne pouvait pas marcher étaient abattus par les SS

Braun Sam
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Marches et trains de la mort | 10:08

Frances Robert

1919, Brousse (Bursa, Empire Ottoman) - 2012, Paris

Après la disparition précoce de son père, négociant en soieries, sa mère, Allègra Rousso, ancienne enseignante de l'Alliance israélite universelle, choisit d'immigrer à Paris où vit déjà une partie de sa famille. Robert est scolarisé au lycée de Beauvais. A cette épouqe, il se convertit au catholicisme.

Il est étudiant en philosophie en Sorbonne lorsque survient l'invasion allemande en 1940. Il s'engage dans la Résistance communiste. Il distribue des tracts, intègre les rangs des FTPF, (Francs-tireurs et partisans français).

Robert et sa mère sont arrêtés chez eux, rue de Civry, Paris 16e, en juin 1943. Leur appartement tenait lieu d’imprimerie clandestine. Ils sont emprisonnés à la prison de Fresnes, torturés au siège de la Gestapo de la rue des Saussaies.

Transférés au camp de Drancy, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 7 octobre 1943 (convoi 60). Sa mère est assassinée par le gaz dès l'arrivée.

Robert est affecté au camp de Buna-Monowitz (Auschwitz III) où il reste jusqu’à l’évacuation, en janvier 1945.

Il subit une Marche de la Mort puis un transfert par convoi ferroviaire au camp de Flossenbürg. Il est libéré par les troupes américaines.

Agrégé de philosophie, il a été professeur de psychologie à l'Université de Paris X-Nanterre.

Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier dans l’ordre national du Mérite, Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, Commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.

Il a publié son témoignage en 1987, Intact aux yeux du monde.

Le martyr, c’est une manière psychologique de s’adapter au jour qui vient

Frances Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Religion | 00:00

De la malveillance, non, de la rivalité, peut-être

Frances Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Dureté relationnelle | 00:00

« Les Américains sont dans la région vous pouvez partir »

Frances Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Marches et trains de la mort | 00:00

Haas Roland

Immensité de l'usine : on m'a dit qu'elle avait près de 40 kilomètres de pourtour

Haas Roland
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna

Le gibet était installé sur des tréteaux

Haas Roland
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Evasions - Châtiments

Au bruit des avions qui se rapprochent, s'ajoute bientôt celui des bombes

Haas Roland
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Bombardements alliés et alertes

Levi Primo

1919, Turin (Italie) – 1987, Turin

Primo Levi naît au sein d’une famille juive, de la moyenne bourgeoisie, peu pratiquante. Après ses études de chimie, il s’installe à Milan. En 1938, l'Italie fasciste qui n’a pas jusque-là de politique antisémite, promulgue des lois raciales qui restreignent puis interdisent aux citoyens juifs l’accès aux écoles publiques. Toutefois, ceux déjà engagés dans des cursus peuvent les poursuivre. Primo Levi obtient son diplôme en 1941.

Malgré les lois raciales, il parvient à travailler : en décembre 1941, dans une mine d'amiante puis en juin 1942, il est recruté par la firme suisse de A. Wander à Milan. En octobre 1943, il rejoint le mouvement partisan Giustizia e Libertà. Il est arrêté le 13 décembre 1943 à Brusson, dans le Val d’Aoste. Il est transféré au camp d'internement de Fossoli, près de Modène, où il reste deux mois avant d’être déporté le 22 février 1944 vers Auschwitz (Matricule 174517).

Il est affecté à l’usine Buna au camp de Monowitz où il travaille notamment dans le laboratoire de l'usine de production de caoutchouc. Le 18 janvier, il est au Revier, atteint de scarlatine. Il échappe à l’évacuation et est libéré le 27 janvier 1945 par les troupes soviétiques à Monowitz.

Après guerre, il épouse Lucia Morpugo avec qui il a deux enfants. Il exerce la profession de chimiste. Durant les dernières années de sa vie, il vit très durement la montée du révisionnisme. Il se suicide le 11 avril 1987.

Parmi ses œuvres :
- Se questo è un uomo, 1947 et 1958, trad. : Si c'est un homme, Paris, Editions Pocket, 1988
- La tregua, 1963, trad. : La Trêve, Paris, Grasset, 1966
- I sommersi e i salvati, 1986, Les Naufragés et les Rescapés, Paris, Gallimard, 1989

Notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d’un homme

Levi Primo
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Processus homicide

Palant Charles

Les parents de Charles, Juifs polonais, émigrent durant l’entre-deux guerres. Son père, maroquinier dans le quartier de Belleville, décède en 1933, laissant une famille de quatre enfants. En 1935, Charles quitte l’école alors qu’il a douze ans après avoir obtenu le Certificat d’Etudes primaires. Il commence lui-même un apprentissage en maroquinerie. A 15 ans, nourri par la vie et son environnement familial, il est déjà délégué syndical.

Avec la guerre, Charles part pour la région lyonnaise. Il y lie des contacts avec la MOI (mouvement de résistance de la Main d’œuvre immigrée). Le 17 août 1943, il est arrêté à Lyon, sur dénonciation, avec sa mère et sa jeune sœur Lily. Ils connaissent la prison Montluc puis le camp de Drancy. Tous les trois sont déportés en octobre 1943 par le convoi 60.

A l’arrivée, lors de la sélection, il est séparé de sa mère et de sa sœur ; elles sont assassinées dès ce jour à Birkenau. Charles est orienté vers le travail forcé et transféré au camp de Buna Monowitz. Il y demeure jusqu’en janvier 1945. La Marche de la mort le conduit à Buchenwald. Il y est libéré.

En 1949, il participe à la création du MRAP, dont il a été le secrétaire général pendant vingt et un an et l'un des présidents d'honneur. Il a été à l’origine de la fondation de l’Amicale du camp de Buna Monowitz, association qui a rejoint et constitué l’Union des Déportés d’Auschwitz au début des années 2000 et dont Charles était l’un des vices présidents.

Il a rédigé son témoignage, en 2009, Je crois au matin, Paris, Le Manuscrit, Collection Témoignages de la Shoah, FMS.

Au bout du rang il y a une sorte de jury

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Sélection à l'arrivée des convois | 02:06

L'insurmontable chagrin et la nécessité de survivre

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Apprendre l'existence des gazages | 01:39

On fait l'apprentissage de l'enfer

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Vécu quotidien | 02:33

Je suis dans un kommando où il faut creuser des tranchées

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna | 03:42

Il ne faut pas accepter d'être ceux qui subissent

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Résistance intellectuelle | 05:02

Ils organisent l'évacuation du camp le 18 janvier 1945

Palant Charles
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Marches et trains de la mort | 06:21

Stourdze Marcel

1913, Boulogne sur Seine - 2012

Issu d’une famille de rabbin de Pologne (Lodz) partie s’installer en Palestine puis en France, il naît le 9 juillet 1913 à Boulogne-sur-Seine. Brillant élève, il suit l’enseignement de l’école républicaine et une éducation rabbinique.

Il est arrêté le 16 juillet 1943 à Lyon, avec son épouse. Dénoncé pour faits de résistance, il est interrogé par Klaus Barbie et torturé. Le couple est déporté le 7 octobre 1943 par le convoi 60. Lors de leur arrestation, leur enfant, âgé de un an et demi, n'est pas été emmené.

A Auschwitz-Birkenau, à l’issue de la « sélection », Marcel Stourdzé est dirigé vers le camp de Buna Monowitz (matricule 157242), sa femme est internée au camp de Birkenau. Durant sa captivité, il apprend qu’elle a été gazée.

A Buna, il travaille dans plusieurs Kommandos. Il fait la marche de la mort le 17 janvier 1945 jusqu’à Gleiwitz puis il connaît successivement les camps de Flossenbürg, Regensburg, Dachau où il est libéré le 29 avril 1945 par les forces américaines.

La déportation l’a laissé handicapé. Deux de ses frères, déportés de France, sont morts en Pologne.

Dès le retour, il s’implique dans la défense des droits des déportés. Il contribue à la création de plusieurs institutions : la Fondation nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), l’Association nationale des anciens déportés juifs et leurs familles, l’Amicale des Déportés de Buna Monowitz.
Il était membre de l’Assemblée générale du CRIF, vice-président de l’Union des Déportés d’Auschwitz.
Il est l’un de ceux à l’origine du procès contre l’IG Farben. Témoin au procès contre Klaus Barbie.

Nous avons été amenés à l'usine de l'IG Farben

Stourdze Marcel
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna | 02:15

Des médecins juifs qualifiés

Stourdze Marcel
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Solidarité | 01:34

On a commencé à chanter quelques psaumes pour Kippour

Stourdze Marcel
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Religion | 01:43

S'il n'y avait eu que des hommes mauvais... !

Stourdze Marcel
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Religion | 06:15

Valid Roger

1921, Lyon - 2015, Paris

Ses parents, d’origine turque, de culture ladino, viennent en France après la Première Guerre où ils font connaissance. Ils deviennent petits commerçants dans le domaine des tissus à Lyon. Ils suivent la tradition sans être religieux. Ils ont deux enfants, Roger puis une fille, dix ans plus jeune.

Après sa scolarité, Roger prépare les grandes écoles scientifiques. Il est reçu à l’Ecole centrale de Paris.

Durant l’Occupation, le magasin des parents est spolié. Ils sont arrêtés tous les quatre à Lyon par la police allemande. Ils sont transférés au camp de Drancy puis déportés le 30 juin 1944 par le convoi 76. Il ne revoit plus sa mère ni sa sœur. Il entre au camp de Monowitz avec son père qui y disparaît. Il fait la marche de la mort.

 

Dans ce wagon

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Les convois | 02:45

On avait aucune idée de ce qui allait arriver

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Sélection à l'arrivée des convois | 05:10

ll y avait diverses manières de manger son pain

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | La faim - La nourriture | 01:40

J'entends du Mozart

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Solidarité | 02:17

Il fallait dissimuler nos faiblesses

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Tenir le choc | 04:39

Des centaines de détenus écrasés par le câble

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna | 02:49

Là où se nichait l'esprit de résistance

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Résistance intellectuelle | 01:57

Je n'en pouvais plus et il m'a aidé

Valid Roger
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Marches et trains de la mort | 03:30

Waitz Robert

1900, Neuvy-sur-Barangeon (Cher) - 1978, Strasbourg, France

Son père, d’origine russe, est médecin, sa mère, professeur de sciences naturelles. Lui-même entreprend des études médicales. Il est professeur agrégé en 1935 à la faculté de médecine de Strasbourg. Il se spécialise en Hématologie.

Mobilisé en 1939-1940, il est médecin-capitaine dans un hôpital militaire. La démobilisation le conduit à Clermont-Ferrand où l'Université de Strasbourg s’est repliée. En 1941, il entre dans le mouvement de Résistance Franc-Tireur d’Auvergne, il en devient chef régional puis chef-adjoint des Mouvements Unis de Résistance, les MUR d’Auvergne.

Il est arrêté le 3 juillet 1943 par la Gestapo, emprisonné à Moulins puis transféré dès le 10 septembre 1943 au camp de Drancy. Il est déporté au camp d’Auschwitz par le convoi 60, le 7 octobre 1943, orienté vers le camp de Buna-Monowitz (Matricule 157261) où il est affecté au Revier en tant que médecin jusqu’au 18 janvier 1945, date de l’évacuation du camp. Au sein du Häftlingskrankenbau, il déploie son activité à soulager et aider des camarades.

Le 18 janvier 1945, il subit une évacuation qui le mène au camp de Buchenwald où il est affecté au « Block des expériences » (Block 46) où sont menées, entre autres, des expériences sur l’inoculation du typhus. Il est libéré à Buchenwald par les troupes américaines. Il décide de ne pas rentrer en France et se rend au camp de Bergen-Belsen afin de participer aux soins.

Témoin au tribunal de Nuremberg, il y présente ses résultats de recherche qui portent sur des analyses et des études réalisées à Buna-Monowitz et à Buchenwald.

En 1945, il reprend son poste à l’Université de Strasbourg, obtient la chaire d’hématologie, domaine où il acquiert une grande renommée.

Il a été président de l'Amicale d'Auschwitz et Président du Comité International d’Auschwitz.

« Vous êtes tous des condamnés à mort avec sursis »

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Le camp - structure mortifère

Un des kommandos les plus durs est le « Kabelkommando »

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna

Tous ces facteurs créent un mélange de dépression et d'état anxieux

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Peurs et angoisses

Dans l'ensemble, l'être humain est ravalé à l'état de bête

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Le camp - structure mortifère

Les garçons de plus de 14 ans sont parfois joints aux hommes valides

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Adolescents juifs

La sélection est l'opération qui consiste à choisir les détenus qui seront envoyés à la chambre à gaz

Waitz Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Sélections dans le camp

Wajcman Robert

1930, Paris

Les parents d’origine polonaise s’installent en France. Le père est brocanteur, Jeannette, sa mère, tient le magasin d’antiquité. Ils ont deux enfants, Robert né en 1930 et Jacques, né en 1934.

En 1942, les boutiques de ses parents sont affectées par l’aryanisation économique. La famille part pour Masseret, en Corrèze où Robert fréquente l’école communale. Les Wajcman sont priés par les autorités locales de partir. Ils se rendent à Lyon en mars 1944. Le 24 mai, il est arrêté avec son père. Sa mère est arrêtée à son domicile. Le petit frère échappe à l’arrestation. Robert et son père sont enfermés au Fort de Montluc. L’évasion d’un prisonnier entraîne l’exécution, pour l’exemple, de quelques internés, dont Maurice Wajcman, le 3 juin 1944.

Robert Wajcman est transféré le 25 juin au camp de Drancy où il retrouve sa mère. Ils sont déportés le 30 juin par le convoi 76.

A l’arrivée à Auschwitz, il ment sur son âge. Il est affecté au camp de Monowitz. Le camp est évacué le 18 janvier 1945. Il se retrouve au camp de Buchenwald, affecté au Kommando des jardiniers. Au bout de quelques semaines, il est de nouveau évacué, vers le camp de Theresienstadt où il parvient au moment de l’Armistice.

Fin juin 1945, il est rapatrié en France où il doit être hospitalisé. Il retrouve sa mère, rentrée de déportation avant lui. Avec elle, il décide de reprendre l’activité d’antiquité de son père.

 

Le professeur Waitz m'a pris en sympathie

Wajcman Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Solidarité | 08:30

On fabriquait des parpaings

Wajcman Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Usine Buna | 01:18

Une possibilité de rentrer à l'hôpital

Wajcman Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Le Revier | 01:59

on a prêté serment que jamais on ne se suiciderait

Wajcman Robert
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Suicide | 00:56

Wiesel Elie (Eliezer)

1928, Sighet (région de Marmatie, Roumanie) -  2016, New-York

Il naît en Roumanie dans une famille hassidique. En mai 1944, avec les Juifs de la région de Sighet, zone hongroise de Transylvanie, sa famille est déportée à Auschwitz-Birkenau. Sa mère et l’une de ses trois sœurs y sont assassinées. Ses deux autres sœurs, Hilda et Bea, parviennent à survivre. Il est transféré en janvier 1945 vers Buchenwald avec son père où ce dernier décède. Il y est libéré par les troupes américaines en avril 1945.

Il est accueilli en France où il fait des études de littérature et de journalisme. En 1953, il devient citoyen américain.

Grand-croix de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique, Médaille d'or du Congrès, Médaille présidentielle de la Liberté, Docteur honoris causa (notamment de Harvard, Yale, Stanford, Cambridge, Princeton, Columbia, Oxford, l'École normale supérieure, la Sorbonne, Université hébraïque de Jérusalem), Prix Nobel de la paix en 1986.

- La Nuit, témoignage, Paris, Les Éditions de Minuit, 1958 (réédition en 2007)

Zylbermine Jacques

1929, Pologne - 2016, Paris

Ses parents d’origine polonaise viennent s’installer à la fin des années 1920 en France avec leurs quatre enfants. Szlama-Jacques né en 1929 est le plus jeune.
La famille s’installe à Maxéville (Meurthe-et-Moselle) puis Nancy ; elle est naturalisée en 1939. Le 20 mai 1940, l'Exode les mène en Bretagne nord. L’invasion allemande les rattrape.

En juillet 1940, son frère échappe à une condamnation à mort commuée en déportation en Allemagne. En décembre 1941, la famille est assignée à résidence à Vitré, en Ille-et-Vilaine. Ils portent l'étoile.
Le 17 août 1943, le père Samuel, la mère Sarah-Bella et trois de leurs enfants, Chaja-Frymeta, Malha et Szlama-Jacques sont arrêtés par la Gestapo, incarcérés à la Prison Jacques Cartier de Rennes. Ils sont transférés à Drancy puis déportés à Auschwitz-Birkenau le 7 octobre 1943 par le convoi 60.

A l'arrivée, Samuel et son fils Jacques sont séparés des trois femmes. Jacques ne les reverra plus jamais. Lors de la sélection entre les hommes, il est séparé de son père, qui est assassiné dans les heures qui suivent. Jacques est transféré au camp de Buna Monowitz.
Il subit l’évacuation du 17 janvier 1945. Après la marche de le mort vers Gleiwitz, il est transféré à  au camp de Buchenwald où il est libéré.

Son frère, Maurice, transféré à la prison de Landsberg, en Allemagne, a survécu.

Zylbermine VIDEO Monowitz

Zylbermine Jacques
Pologne / Auschwitz III - Monowitz | Situations concentrationnaires /Persécutions et assassinats dans les camps de concentration