La Mémoire, une exigence morale de notre temps

 

Dans son ouvrage « Mémoires, ou souvenirs et anecdotes », en 1827, Louis-Philippe Comte de Ségur exprime le besoin impérieux de transmission entre les générations en ces termes :
« La jeunesse veut savoir ce que les vieillards ont vu et fait ; ceux-ci aiment à le raconter, rien n’est plus naturel […] Echappé au naufrage et arrivé dans le port on aime à se rappeler dans le calme les tempêtes qui nous ont tant agités ; on veut rendre compte à soi-même, à sa famille, et même au public, de la part que le sort nous a fait prendre à tant de passions, à tant d’événements, à tant de vicissitudes […] C’est un dernier plaisir d’autant plus pur, que notre expérience peut instruire ceux qui n’en ont pas. Le dernier rayon de l’esprit de l’homme qui finit sa carrière sert parfois  d’utile fanal au jeune homme qui entre dans la sienne. »


Ce besoin « naturel » de raconter le passé est donc perçu, par cet homme du début du XIXè siècle, comme une contribution indispensable à la formation des jeunes esprits. Depuis, les événements et tempêtes du XXè siècle ont laissé une immense part de malheurs et de souffrances, tandis que la nature du récit a pris une autre dimension, car au-delà des préoccupations du Comte de Ségur la compréhension du passé est devenue un enjeu majeur des sociétés contemporaines, alertées en première priorité des dangers qui les ont meurtries afin d’éviter que ceux-ci ne se reproduisent. En cela, c’est une profonde mutation du sens à propos de la mémoire : celle-ci n’est plus réductible au souvenir, elle a valeur d’engagement moral pour la société. Depuis quelques décennies, cet impératif moral a pris l’acception de Devoir de mémoire. Sur quels fondements repose ce devoir ? Fait-il consensus, et si non quelle autre qualification pour évoquer ce besoin d’évoquer le passé au nom d’objectifs impérieux au sein d’une société?



 

Paragraphes
1-    L’émergence du Devoir de mémoire : Glissement de mots, glissements de sens.

 Le devoir de mémoire est devenu en quelques décennies une orientation portée par la puissance publique, relayée par les associations mémorielles, et introduite au titre d’objectif pédagogique dans les prescriptions officielles de l’Education nationale. Sa genèse a fait l’objet de nombreux travaux, dont ceux de Sébastien Ledoux  (Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire, Paris, CNRS éditions, 2016, 367p). Malgré tout, les ambigüités demeurent quant à sa perception au sein de la société, quand ses usages éducatifs sont par trop confondus avec les champs de l’enseignement de l’histoire et de l’éducation civique, une hérédité issue du roman national proposé par Ernest Lavisse, sous les auspices de la Troisième République :
« L’homme du peuple en France, le paysan surtout, est l’homme le plus prosaïque du monde […] C’est un muet occupé de la matière, en quête perpétuelle des moyens de se soustraire à des devoirs qu’il ne comprend pas et pour qui tout sacrifice est une corvée, une usurpation, un vol. Il faut verser dans cette âme la poésie de l’histoire […] Montrons lui […] qu’il y a des légitimités successives au cours de la vie d’un peuple et qu’on peut aimer toute la France sans manquer à ses obligations envers la République » (Cité par Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia in Les courants historiques en France, Armand Colin, 1999, 327 p.)
Les fonctions sociales du devoir de mémoire ont pris presque un siècle pour  prendre corps, mais en composant avec des acceptions diverses et parfois contradictoires, voire conflictuelles, de sorte que l’on est passé de la simple connaissance du passé à l’injonction morale de devoir, soit une forme de processus lent, un changement d’état, où dans la fabrique de la Mémoire s’impliquent de plus en plus d’acteurs. Dans ce processus l’Ecole est devenue le lieu central où se rencontrent depuis plus d’un demi-siècle tous les enjeux de la mémoire, mot valise qui englobe et rend obscure parfois les objectifs de formation des jeunes générations.
Le devoir de mémoire est associé aux événements historiques les plus tragiques de l’histoire, il comporte à son origine lointaine la dimension du souvenir, et, avec ce sentiment, les besoins de la réparation et de la transmission. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, émerge de la part des pouvoirs publics et  des associations d’anciens combattants la volonté de préserver quelques sites de combats les plus meurtriers, après leur sécurisation, et d’en faire des lieux du souvenir du conflit. Le mot « souvenir » est alors, de fait,  le plus usité, nourri pas un usage social personnel et familial ;  Il est alors dans la filiation du  Souvenir Français,  plus ancienne association mémorielle de France créée pour commémorer les victimes de la guerre de 1870-1871. Cette association a continué son œuvre en élargissant son champ mémoriel, tandis que le terme a perduré avec d’autres associations comme le Souvenir napoléonien, le Souvenir De Gaulle, donc souvent associé à un personnage historique de premier plan. Pourtant, la mémoire collective n’est pas simple évocation du passé, ni survivance et agrégation de souvenirs individuels, nourris de visites sur les sites de combats et les cimetières puisque dès les années 20 s’est développé un tourisme de guerre. Le souvenir appartient à l’individu à la manière dont Georges Pérec l’a décrit, comme une suite de « morceaux du quotidien, des choses qui ont disparues, ont été oubliées et qui ne valaient pas la peine de faire partie de l’Histoire » (« Je me souviens », Paris, Editions Hachette, 1978) ; des morceaux sans autre lien que celui que l’individu lui attribue au sein de sa mémoire personnelle. 

Le passage de la singularité de la mémoire à la mémoire collective s’est opéré par des phases de socialisation et de réification au sein des associations de victimes et de survivants, d’enfants de victimes et de survivants à la suite de la disparition des parents ou proches (à cet égard : Maurice Halbwachs, « Les cadres sociaux de la mémoire», Paris, Albin Michel, 1994). C’est le groupe, en somme par co-construction, qui a fondé le récit collectif des témoins, nourri lui-même au fil des années par la lecture et l’intégration des publications  scientifiques des historiens et une historiographie de  plus en plus dense. Le souvenir passe au stade de mémoire quand il fait récit commun et partagé. Cette mémoire du groupe qui a vécu des événements dramatiques n’est pas allée de soi, comme l’ont montré les difficultés qu’a eues Primo Levi à faire éditer « Si c’est un Homme » au début des années 196O. Après le temps de l’oubli et du refoulement – phase qui a ses temporalités et ses degrés variables selon les acteurs et couches de la population affectées par ces événements - est venu celui de la parole libérée, éditée et exposée pour dire la vérité contre l’oubli, pour panser les plaies, et lutter contre le négationnisme. Les historiens ont montré aussi que la mémoire du groupe pouvait traverser les siècles, de manière non visible comme une eau souterraine filtre et sourd dans les épaisses couches des massifs géologiques et des glaciers, en perpétuant des sentiments profonds telle l’identité nationale ( Georges Duby, « Le dimanche de Bouvines – 27 juillet 1214  »,  Collection Trente journées qui ont fait la France, Paris, Editions Gallimard, 1973),ou le ressentiment du groupe social brimé, réprimé et longtemps privé de parole.)

Primo LEVI

2- Mémoire dominante, mémoires concurrentes.

Si l’unanimisme a triomphé malgré dénis et mensonges pour exprimer le besoin de savoir ce que furent les drames du XXe siècle, il n’en reste pas moins que la mémoire collective demeure contingente de son époque, des évolutions des sociétés, des schémas culturels dominants. La mémoire est un terme commode quand celui-ci évoque le simple acte de repenser à sa vie passée, à ses actes plus ou moins lointains dans le temps, mais il  ne peut et saurait faire sens commun quand il est utilisé au sein d’une société qui se fragmente en communautés rivales, quand les mémoires elles-mêmes se font concurrence concernant un même événement, quand un passé très lointain est instrumentalisé à des fins politiques, assimilé à des situations présentes pour espérer une audience et des gains en termes d’influence dans l’opinion. Les discours des autorités politiques traduisent eux-mêmes ces climats d’époque et l’évolution des postures : que d’écart, s’agissant de la période de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, des guerres d’Indochine et d’Algérie, des meurtrissures nationales, entre le propos du président Georges Pompidou et ceux, trois décennies après,  du président Jacques Chirac, l’un exhortant à l’oubli, l’autre revenant sur ce passé encombrant en reconnaissant une « faute collective » : 
« Allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n’est-il pas venu de jeter le voile, d’oublier ce temps où les Français ne s’aimaient pas, s’entre-déchiraient et même s’entre-tuaient ? » Georges Pompidou (Conférence de presse du président de la République, Paris, 21 septembre 1972) ;
« Il est, dans la vie d'une nation, des moments qui blessent la mémoire, et l'idée que l'on se fait de son pays. Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l'on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l'horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte. Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français » Jacques Chirac (Discours du Président de la République pour la commémoration de la Rafle du Vélodrome d’Hiver - Paris,  16 juillet 1995).

Le Président Jacques CHIRAC, discours du 16 juillet 1995, sur le site du Vel' d'Hiv à Paris

Deux moments forts et distincts de l’évolution des enjeux de la mémoire nationale, du passage d’une époque où prédominait la volonté politique de ne pas ressasser le passé, de privilégier les faits de Résistance au nazisme, au fond dans le droit fil du choix gaullien de ressouder la Nation après 1945 autour de la Libération du territoire et de l’union du peuple de France, à un autre moment de l’histoire, dès la fin des années 70, où la parole des survivants et témoins se libère, où la traque des criminels se traduit par des procès médiatisés qui retournent les questions de la responsabilité des acteurs, et en premier lieu des criminels et des collaborations diverses dont ils ont bénéficié. C’est lors de ce basculement, du refoulé du crime de masse dans les centres de mise à mort de millions d’hommes, de femmes et d’enfants, à une période de juste connaissance de l’organisation industrielle de ce crime de masse, que l’expression Devoir de mémoire est devenue progressivement fédératrice de l’expression publique pour l’ensemble des victimes et des rescapés, des combattants comme des civils de la Première Guerre mondiale à la Guerre d’Algérie. 
La Shoah est alors devenue, ipso facto, le pivot historiographique pour appréhender la notion de génocide et insister sur la spécificité de cette destruction des Juifs d’Europe, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Raul Hilberg. La genèse du devoir de mémoire est attribuée à un ouvrage éponyme et posthume de Primo Levi, publié en 1995, une date proche de la première occurrence relevée par Sébastien Ledoux dans un discours du secrétaire d’État Louis Mexandeau, en réaction au non-lieu rendu par la justice envers Paul Touvier en avril 1992 : « J’ai voulu témoigner de ma solidarité totale avec ceux qui ont été victimes de l’occupant. On ne peut pas oublier. Il y a un devoir de mémoire. » ( Cité par Le Monde du 16 avril 1992).Cette notion est donc rattachée ontologiquement à la Résistance et à la Shoah, ce qui n’est pas exclusif d’autres champs, d’autres conflits et acteurs.
Le changement de focus s’est accompagné d’un changement de champ, car avec le retour du refoulé a surgi aussi la concurrence des mémoires et une demande croissante de reconnaissance mémorielle, qui concerne l’histoire lointaine autour des enjeux liés à la colonisation et aux guerres de décolonisation, emportant avec eux les débats sur l’esclavagisme, l’exploitation des colonies. L’élargissement du champ mémoriel concerne tout autant, et plus près de notre temps, les mémoires des humbles, des oubliés de l’histoire. Le rebond récent et le réemploi du terme WOK, apparu aux Etats-Unis au moment des luttes des noirs américains pour l’égalité des droits, montre combien une mémoire peut servir à identifier et à exprimer de nos jours des revendications visant à la reconnaissance sociale, en utilisant souvent des agrégations composites de mouvements.
Ainsi, le temps long impose la distance critique, renvoie à la confrontation des idées et opinions, oppose la construction du récit de vérité des historiens aux discours idéologiques haineux ou reconstructions arbitraires du passé, fait apparaître les glissements de  sens, les frictions et frottements qui font que le devoir de mémoire, à l’origine un manifeste du témoignage des survivants, est devenu un mot d’ordre politique pour mobiliser et exhorter à l’union sacrée autour des valeurs humanistes de la République contre tous les vents mauvais, les relents nauséabonds de l’histoire. Non sans difficulté.
 

3-    La question des finalités.


On en revient à la relation entre histoire et mémoire, mais aussi entre l’intérêt de connaître le passé et celui de vivre pleinement le présent, sans lourdes charges à assumer, notamment pour les jeunes générations. Ce qui se traduit par quelques auteurs par la possibilité de s’accommoder de l’oubli. Friedrich Nietzsche  avait pris une position radicale en la matière en critiquant l’historicisme, l’hypertrophie historique aussi pernicieux selon lui que l’amnésie : « La vie a besoin des services de l’histoire, il est aussi nécessaire de s’en convaincre que de cette autre proposition qu’il faudra démontrer plus tard, à savoir que l’excès d’études historiques est nuisible aux vivants » ( Friedrich Nietzsche, « Deuxième Considération inhabituelle : De l’utilité et de l’inconvénient de l’histoire pour la vie », cité par Jacques le Rider in « Oubli, mémoire, histoire dans la Deuxième Considération inactuelle », Paris, Revue germanique internationale, 1999) ; Ce propos exclue cependant, dans le même texte, tous les événements exceptionnels qui relèvent de la souveraineté et de la concorde nationales. Tzvetan Todorov a autant souligné les écueils de la sacralisation, « isolement radical du souvenir » que la mise en garde contre les dangers de la banalisation, « assimilation abusive du présent au passé » : pour lui l’événement passé ne peut être mis à l’écart en raison de sa spécificité cernée à l’aune de critères contingents et parfois subjectifs, il ne saurait être mis en « quarantaine », sans lien avec le présent, le passé faisant alors écran au présent, et servant un motif puissant d’inaction. A contrario, avec le trop plein de liens systématiques entre passé et présent nous écartons toute possibilité de considérer les faits présents comme nouveaux et  dépourvus de spécificité. 

Tzvetan TODOROV

Todorov en vient ainsi à suggérer que l’oubli peut valoir mieux que le souvenir et  l’abus de mémoires (« La vocation de la mémoire », Paris, Cahiers français La Documentation française, 2001). Pour être utile au présent, en s’inspirant de la psychanalyse, il convient alors, comme la réminiscence personnelle, d’opérer un processus de travail transformateur, c'est-à-dire de passer du cas singulier  à une morale qui vaut pour tous. Le bon usage de la mémoire serait-il alors un travail de mémoire ? Est-il plus opportun, efficace, de parler de travail de mémoire plutôt que de devoir de mémoire ? En cela, Todorov est rejoint par Paul Ricoeur, pour qui « Le travail de mémoire permet de se tourner vers l’avenir, car il retourne la mémoire en projet. Le devoir de mémoire est l’évocation de ce qui fut, le travail de mémoire est l’évocation de ce qui ne devrait jamais plus être ». Mais si le devoir de mémoire est réduit à ce qui fut, alors il devient plus sobrement un travail sur l’histoire, il est avant toute chose l’accès à une connaissance historique de qualité. 


Ainsi souvenir, histoire, devoir ou travail de mémoire posent les limites ambigües de la notion, et par voie de conséquence la question de la meilleure voie qui soit pour assurer une juste efficacité de la transmission sur les champs des événements marqueurs de l’histoire de notre société. Dès l’immédiat après guerre, les statuts de l'Amicale de Mauthausen définissent ainsi la volonté de perpétuer l’hommage aux victimes du Second conflit mondial. Il s’agit « d’honorer la mémoire des Français assassinés de maintenir présents, à l’esprit de tous les Français et Françaises, les actes de barbarie dont se sont rendus coupables les assassins nazis et leurs collaborateurs, d’empêcher par cette propagande et ce rayonnement le retour des conditions politiques et sociales qui ont permis l’instauration des régimes partisans de ces méthodes d’autorité ». Olivier Lalieu (« L’invention du « devoir de mémoire », Paris, Revue Vingtième siècle N°69, 2001) définit « honorer la mémoire » par le souvenir, et « maintenir présent à l'esprit de tous… » par le devoir de mémoire ; pour compléter cette lecture, on pourrait aussi ajouter le travail de mémoire, selon le schéma interprétatif suivant : 


 

La qualité des enseignements est l’enjeu de premier plan, notamment les programmes d’Histoire et      d’Education à la citoyenneté.
In fine on peut se demander si, plutôt qu’un devoir, la mémoire n’est pas avant tout un droit. Le préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui a valeur constitutionnelle, commence par cette phrase : « Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme ». 


Faisons en sorte d’élever ce principe en termes d’éducation, plutôt que de convoquer le Devoir de mémoire, alors que nous avons vu qu’il s’agit d’abord d’un travail éducatif et sur soi. En cela il constitue un droit inaliénable de l’homme et du citoyen. Si la mémoire est un enjeu national, il doit être un facteur de cohésion et non un poisson de la division, et cela passe par une éducation de haut niveau pour l’ensemble des élèves, dans la totalité de leur cursus scolaire. Davantage qu’un devoir de Mémoire, l’exigence de Mémoire est bien un droit à la connaissance historique du passé, à un engagement social dans la Cité, en prenant en charge l’héritage laissé par les témoins.
En cela, pour faire le lien avec les mots du Comte de Ségur « l’hommage aux victimes et aux survivants doit servir d’utile phare aux jeunes générations ».

Nous pouvons terminer par ces quelques mots d’Elisabeth de Fontenay (« L’identité humaine »,  Paris, Editions Bouquins, 2021, in Télérama le 14 novembre 2021), qui a été dans ses multiples engagements présidente de la Commission Enseignement au sein de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah : 


« Je reste aux aguets, quel que soit ce que lis, ce que je vois, ce que j’entends. Du reste, plutôt qu’une obsession, mot qu’en l’occurrence je récuse, et plutôt qu’un devoir de Mémoire – poncif exaspérant –cette manière d’être relève d’un exercice de la Volonté ».

 

 

(*) Ce texte emprunte des éléments issus d’un article publié par Jean-Pierre Lauby dans les actes du colloque « Mémoires, valeur et transmission » (Deux volumes), Clermont-Ferrand, 23-26 novembre 2021, sous la direction de Florence Faberon, Corinne Benestroff, et Arnaud Paturet. Avec l’aimable autorisation des Editions Recherches sur la cohésion sociale, Clermont-Ferrand, mars 2024