Taslitzky Boris

Allemagne / Buchenwald

1911, Paris - 2005, Paris

Boris Taslitzky est né à Paris de parents juifs d'origine russe, réfugiés en France après l'échec de la Révolution de 1905. Il devient pupille de la nation à la mort de son père tombé sur le front lors de la Première Guerre mondiale. À 17 ans, il entre à l'Ecole nationale des Beaux- Art de Paris. Fin 1933, il rejoint l'association des Artistes et Écrivains Révolutionnaires (AEER) puis le Parti communiste. Mobilisé à Meaux en 1939 et fait prisonnier en 1940, il s'évade et s'engage activement au sein de l'organisation "Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France". En octobre 1941, 27 otages communistes sont fusillés dans la carrière de Châteaubriant (Loire-Atlantique), et Boris, bien que n’ayant pas assisté à cet assassinat, réalise un tableau dont se dégage une impression de grande force. Il représente Jean-Pierre Timbaud, l'un des fusillés, debout, vêtements en loques et mains liées dans le dos. Il est arrêté le 13 novembre 1941, et condamné en décembre à deux ans de prison par un tribunal militaire pour avoir "effectué plusieurs dessins destinés à la propagande communiste".

Après son jugement, il est dirigé vers la prison de Riom dans le Puy-de-Dôme puis vers celle de Mauzac en Dordogne avant d'être dirigé vers le centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-Ia-Pointe dans le Tarn. Là, il peint de grandes fresques d'inspiration révolutionnaire sur les cloisons en planche de cinq des baraquements du camp. L'archevêque de Toulouse fournissant la peinture, il accepte même de décorer la chapelle, à la demande de certains de ses camarades.

En 1942, sa mère, Anna Rosenblum, est arrêtée, déportée en septembre, assassinée au camp d'Auschwitz.

Le 30 juillet 1944 Boris Taslitzky est déporté au camp de Buchenwald (matricule 69022). À l'arrivée dans le camp et à la vue des détenus en haillons rayés, sa première pensée s’exprime ainsi: "Il faut que je dessine cela". Il comprend que le fait de dessiner constitue l'un des moyens de lutte contre la déshumanisation voulue par les SS. Il montre l'indicible, le triomphe de la mort. Grâce à la résistance clandestine il réalise Cent onze dessins faits à Buchenwald qui témoignent de la vie dans le camp et seront ensuite édités par Aragon.

Après la guerre, il expose ses œuvres inspirées par la Résistance et la Déportation et reçoit, en 1946, le prix Blumenthal de la peinture.

En 1971, il est nommé professeur à l'Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs à Paris. Une plaque commémorative a été posée à l’occasion du centenaire de sa naissance sur la façade de l’immeuble qu'il a habité, 5 rue Racine, dans le 6ème arrondissement de Paris.

- Boris Taslitzky, Dessins faits à Buchenwald, textes de Christophe Cognet, Lionel Richard, Annette Wieviorka, Aragon, Julien Cain, Jorge Semprún, Maurice Kriegel-Valrimont, Paris, Éditions Biro, 2009

Nous ne savions pas où nous allions

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Le petit camp m'a tranquillement émerveillé

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Une espèce d’inquiétude à vouloir que ce soit ressemblant

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Taslitzky Boris
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Taslitzky Boris
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Éloigner l’homme du désespoir

Taslitzky Boris
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Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Résistance intellectuelle |