Le temps de "l'Après"

Berkover André

1929, Paris

André est issu d’une famille juive d’origine polonaise par son père Benjamin et roumaine par sa mère, Sophie.

Caché chez sa tante à Paris, il y est arrêté ainsi que sa mère le 28 juin 1944, à l’âge de 14 ans, à la suite d’une dénonciation. Au camp de Drancy, il retrouve son frère aîné, Guy, arrêté auparavant. Tous les trois sont déportés par le convoi 76 du 30 juin 1944.

A l’arrivée à Auschwitz, André, d'abord séparé de son frère, parvient à changer de file pour rejoindre celle des hommes de plus de 16 ans vers laquelle son frère a été dirigé. Après 3 jours passés à Birkenau, tous deux sont envoyés au camp de Buna Monowitz (Auschwitz III).

Le 18 janvier 1944, alors que son frère, malade, reste au Revier, il subit l’évacuation, la Marche de la Mort, jusqu'à Gleiwitz puis les wagons charbonniers. En chemin, le train dirigé vers le camp de Buchenwald est stoppé au milieu d’une forêt. Les prisonniers Juifs de plusieurs wagons doivent descendre.
SS et prisonniers de droit commun, non juifs, dotés d'armes par les SS, mitraillent les Juifs. André est l’un des rares survivants. Fuyant pieds nus, il se réfugie dans une ferme ; il y est caché par des fermiers polonais jusqu'à l’arrivée des troupes soviétiques. André a eu les deux pieds gelés au 2e degré.

Rapatrié en France, il arrive à Marseille le 10 mai 1945 puis retrouve son père et sa sœur à l'hôtel Lutetia. Sa mère et son frère ne sont pas revenus.

- Il a écrit son témoignage : Matricule A165572, Société des Gens de Lettres, 2008 (en coopération avec François Wehrbach).

Je n'avais pas la tête aux études

Berkover André
Trauma indélébile | 01:14

Bialot Joseph

1923, Varsovie – 2012, Paris

Sa famille d’origine polonaise s’installe en France en 1930, à Paris. Il est arrêté à Grenoble le 25 juillet 1944, déporté à Auschwitz par le Convoi 78 en août 1944 (Matricules : 193143 puis B 9000).

Il est libéré dans le camp d'Auschwitz par l’Armée rouge le 27 janvier 1945.

Il a publié en 2002 un témoignage, C'est en hiver que les jours rallongent, Paris, éditions du Seuil.

 

Le terme générique de « déportation » masque des différences importantes de traitement

Bialot Joseph
Des mémoires - Répression et Persécution - Extermination

Bimbad-Schuhmann Denise

1936, Paris (née Bimbad)

Denise est la soeur de Madeleine Bimbad.

Leur père Fischel, d’origine lettonne, arrivé en France dans les années 1920, s’engage dans l’armée française à la déclaration de la guerre. Il est incorporé dans le 21ème régiment de marche des volontaires étrangers. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag XII D à Trèves en Allemagne. Avant l’armistice, pendant l’exode, leur mère et les deux filles aboutissent à Lourdes où elles résident avant de retourner à Paris. Elles subissent les persécutions antisémites mais échappent aux rafles.

Le 22 janvier 1944, la police française les arrête. Elles sont internées au camp de Drancy. Le 2 mai 1944, Madeleine, Denise et leur mère Léa, âgée de 39 ans, sont déportées au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuées avec leur mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.
 

On ne trouvait pas les mots pour raconter

Bimbad-Schuhmann Denise
Des mots pour dire | 01:59

Mon père a été cassé par la déportation

Bimbad-Schuhmann Denise
Trauma indélébile | 04:26

Bojczyk Guta

1926, Varsovie

Guta est née à Varsovie en 1926 au sein d’une famille aisée, pratiquante – son père avait un commerce de boucherie en gros. Elle est la petite dernière, après une sœur née en 1918, un frère en 1920 et une autre sœur, en 1923. Les enfants ont suivi une scolarité à l’école laïque et n’ont pas ressenti d’antisémitisme.

La guerre bouleverse leur vie. Leur maison est détruite par les bombardements allemands lors de l’invasion en 1939. Ils doivent déménager. Et de nouveau après la création du ghetto et l’enfermement de la population juive. La famille trouve à se loger dans la rue Ogrodowa puis Nalewki.

Sa sœur aînée meurt de maladie dans le ghetto, son frère a sans doute été fusillé, elle ne connaît pas le sort de son père et de son autre sœur. Elle reste avec sa mère. En mai 1943, toutes deux sont emportées en convoi. A l’arrivée au camp de Majdanek, elles sont séparées. Sa mère a été gazée dès l’arrivée.

Guta est envoyée au camp d’Auschwitz-Birkenau où elle est affectée au travail forcé, d’abord au Kommando de la Weberei puis à celui de l’Union Werke.

Le 18 janvier 1945, elle subit la Marche de la Mort. Elle est envoyée au camp de Ravensbrück puis celui de Malchow. Elle est libérée par les troupes soviétiques.

Après la guerre, elle revient à Varsovie mais ne retrouve aucun membre de sa famille. Elle se marie à un survivant du ghetto de Lodz qui avait été envoyé au camp de Dachau. Ils vivent à Varsovie avec leurs deux enfants jusqu’en 1957 où ils décident de venir vivre en France.

Braun Sam

1927, Paris - Paris, 2011

Ses parents d’origine polonaise et russe se marient en France. Son père est commerçant. Sam vit une grande partie de son enfance à Clermont-Ferrand où il est arrêté par des miliciens avec ses parents et sa sœur de dix ans, en novembre 1943.

Ils sont déportés à Auschwitz, via le camp de Drancy par le convoi 64 du 7 décembre 1943. Ses parents et sa sœur ont été gazés dès le premier jour. Il est envoyé au camp de Buna- Monowitz.
En janvier 1945, il subit les marches et trains de la mort avant d’être libéré par des résistants tchécoslovaques.

Son retour est marqué par des difficultés physiques et psychologiques. Il deviendra médecin.

Il a été un grand témoin. Il a rédigé un témoignage, Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu, entretien avec Stéphane Guinoiseau, Paris, Albin Michel, 2007.

 

 

Buzyn Elie

1929, Lodz -

Elie grandit au sein d'une famille juive pratiquante, son père est industriel dans le textile, sa mère, engagée dans le mouvement des femmes sionistes, la WIZO. Il a une sœur et un frère.

Après l'invasion allemande, le nom de la ville est germanisé et devient Litzmannstadt. Les Juifs doivent porter l'étoile jaune. 160 000 Juifs sont regroupés dans le quartier de BaLuty (février - fin avril 1940). Le 7 mars 1940, son frère Abraham est assassiné par les SS dans le cadre du « jeudi sanglant » au cours duquel les SS abattent des dizaines de Juifs, rue Piotrkowska. Elie devient ouvrier au sein des ateliers de textile et de cuir travaillant pour les besoins du Reich, ouverts par Chaïm Rumkowski, chef du Judenrat (le conseil juif).

A la liquidation du ghetto, en août 1944, il est déporté avec ses parents et sa soeur à Auschwitz. Il fait les Marches de la Mort en janvier 1945 en direction de Buchenwald. Il est accueilli en France par l'OSE où il retrouve un oncle, Léon Pérel, chirurgien à l'hôpital Rothschild. Il est le seul survivant de sa famille.

Après la guerre, il part en Israël puis revient en France suivre des études de médecine.

Caen Etienne

Prochainement

J'ai fait une carriére au sein du groupe Louis Dreyfus

Caen Etienne
Repartir dans la vie | 02:23

C'est très difficile de parler

Caen Etienne
Repartir dans la vie | 00:55

Dechavassine Madeleine

1900, Letanne (Ardennes) – 1983, Levallois-Perret (née Roger)

Fille d’instituteur, elle obtient un diplôme d’ingénieur-chimiste à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Son mariage ne dure pas mais elle garde son nom d’épouse.

En 1936, elle adhère au parti communiste. Durant la guerre, ingénieure dans une usine, elle participe à la diffusion clandestine de la presse communiste. En mars 1940, elle est arrêtée une première fois à Montreuil, placée à la Maison d’arrêt pour femmes de la Petite Roquette (Paris, 11e). Dans le cadre de l’Exode et des transferts de prisonniers, elle parvient à s’échapper. Après Toulouse, elle regagne Paris munis de faux papiers et reprend ses activités résistantes.

Elle est arrêtée le 19 juin 1942, avec Jacqueline Quatremaire, transférée au Fort de Romainville, transférée le 22 janvier 1943, au camp de Royallieu à Compiègne, déportée le 24 janvier, avec 230 femmes. Leur convoi emmène aussi plus de 1450 détenus hommes. Les wagons sont séparés à Halle, les hommes sont dirigés vers Sachsenhausen, les femmes vers Auschwitz.

C’est le seul convoi de femmes résistantes, non juives – certaines n’avaient pas été reconnues en tant telles – dirigé vers ce camp et non vers celui de Ravensbrück.

Elles sont internées dans le camp de Birkenau ; elles y entrent en chantant La Marseillaise. Elles ne subissent pas de sélection à l’arrivée, mais sont en revanche tatouées (Matricule 31639). La série de leur matricule fera nommée ces femmes « les 31 000 ».

En raison de ses qualifications professionnelles, dès mars, Madeleine est orientée avec d’autres scientifiques vers le camp de Rajsko où sont menées des recherches agronomiques. Jusqu’au mois de juillet, son groupe fait l’aller-retour chaque jour ; à partir de juillet, elle y est assignée. Elle y reste jusqu’au 14 août 1944, date à laquelle est transférée vers le camp de Ravensbrück avec les autres survivantes du convoi des 31 000.

Dans les dernières semaines de la guerre, elle subit un transfert, début mars 1945, avec 33 femmes des  « 31000 » vers le camp de Mauthausen.

Le 22 avril 1945, elle est prise en charge par la Croix-Rouge internationale, conduite en camion à Saint-Gall en Suisse. Elle rentre à Paris le 30 avril.

Au retour, elle fait partie des fondateurs de l’Amicale d’Auschwitz et des camps de Haute Silésie dont elle reste secrétaire général quelques mois. Elle a mené une carrière d’ingénieur.

Commémorations

Dechavassine Madeleine
Des mémoires - Répression et Persécution - Extermination

Delbo Charlotte

1913, Vigneux-sur-Seine - 1985, Paris

Elle est issue d'une famille d'immigrés italiens. Son père est chef monteur-riveteur. Dès 1932, elle adhère aux Jeunesses communistes et en 1936 à l'Union des jeunes filles de France fondée par Danielle Casanova. Elle suit des cours dans le cadre de l'Université ouvrière (notamment économie politique, philosophie).  Elle y fait la connaissance en 1934 de Georges Dudach, militant communiste, qu'elle épouse en 1936.

Elle suit une formation de secrétaire et commence à écrire en 1937 pour Les Cahiers de la jeunesse, journal communiste. A l'issue de l'interview de Louis Jouvet, celui-ci la recrute. En 1940, elle l’accompagne en Amérique latine mais décide de revenir en France en 1941 où son mari, Georges Dudach, est entré dans la clandestinité. Dans le réseau Politzer, ils contribuent à la publication des Lettres françaises (Jacques Decour en est le rédacteur en chef), et elle est chargée de l’écoute de Radio Londres et Radio Moscou ainsi que de la dactylographie de tracts et revues.

Ils sont arrêtés le 2 mars 1942, lors d’une opération à l'issue de laquelle sont également arrêtées Marie-Claude Vaillant-Couturier et Danielle Casanova. Georges Dudach est fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942.

Le 24 janvier 1943, Charlotte Delbo fait partie d’un convoi de 230 déportées résistantes dirigé vers le camp d’Auschwitz-Birkenau. Leur convoi emmène aussi plus de 1450 détenus hommes. Les wagons sont séparés à Halle, les hommes sont dirigés vers Sachsenhausen, les femmes vers Auschwitz.

C’est le seul convoi de femmes résistantes, non juives - certaines des femmes sont juives mais ne sont pas identifiées en tant telles - dirigé vers ce camp et non vers celui de Ravensbrück.

Elles sont internées dans le camp de Birkenau ; elles y entrent en chantant La Marseillaise. Elles ne subissent pas de sélection à l’arrivée, mais sont en revanche tatouées (elle reçoit le Matricule 31661). La série de leur matricule fera nommée ces femmes « les 31 000 ». Pendant l’été 1943, elle est transférée au Kommando de Raïsko où les conditions sont moins difficiles (lieu de recherche sur le kok-saghyz). Le 7 janvier 1944, avec d'autres femmes survivantes du convoi de janvier 1943, elle est transférée vers le camp de Ravensbrück (Matricule 26007).

Elle est libérée le 23 avril 1945. A son retour, elle reste engagée, écrit plusieurs récits et poèmes sur la déportation, publiés à partir de 1965.

- Le Convoi du 24 janvier, Paris, Les Éditions de Minuit, 1965
- Aucun de nous ne reviendra, Genèves, Editions Gonthier, 1965
- Aucun de nous ne reviendra, Paris, Les Éditions de Minuit, 1970
- Une connaissance inutile, Paris, Les Éditions de Minuit, 1970
- Mesure de nos jours, Paris, Les Éditions de Minuit, 1971
- La Mémoire et les Jours, Paris, Berg International, 1985

Expliquer l'inexplicable

Delbo Charlotte
Trauma indélébile

Dufournier Denise

Avocat à la cour, Paris. Arrêtée le 18 juin 1943. Emprisonnée à Fresnes puis au camp de Compiègne. Déportée au camp de Ravensbrück le 31 janvier 1944. Libérée le 5 avril 1945.

- Elle a rédigé un témoignage dès 1945 : Souvenirs de la Maison des Mortes, Paris, Hachette, 1945. (Republié, Paris, Juliard, 1999)

- « Méditation sur Ravensbrück », in La Revue des Deux Mondes, avril 1975, pp.99-108

Esrail Raphaël

1925, Magnésie (Turquie)

Ses parents viennent en France en 1926 et s'installent à Lyon, dans le quartier populaire de la Croix Rousse. Sa mère avait des ascendants français.

Elève ingénieur à l'Ecole centrale, il participe en parallèle au réseau de fabrication de faux papiers mis en place par la "6e", mouvement de résistance issu des Eclaireurs israélites de France. Les faux papiers étaient destinés aux Juifs ainsi qu'à des non Juifs, membres de la Résistance intérieure.

Le 8 janvier 1944, il est arrêté place des Célestins par des membres du Parti populaire français (PPF). Il est emmené au siège de la Gestapo, avenue Marcelin Berthelot, questionné, torturé. Il est emprisonné à Montluc quelques jours avant d'être transféré au camp de Drancy.

Il est déporté le 3 février 1944 au amp d'Auschwitz Birkenau. (Matricule 173295). Il passe 11mois à Auschwitz jusqu'à l'évacuation du camp, le 18 janvier 1945. La Marche de la Mort le conduit au camp de Gross-Rosen. Au cours du transport en train qui le conduit à Dachau, il s'évade. Repris et miraculeusement épargné, il est envoyé à Dachau puis au camp annexe du Waldlager.

Il est libéré au cours d'un transport, le 1er mai 1945.

A son retour, seul déporté de sa famille, il retrouve les siens, à Lyon.

Depuis les années 1980, à Paris, il s'investit au sein de l'Amicale des Déportés d'Auschwitz. Il en devient le secrétaire général en 1986 puis Président de l'Union des déportés d'Auschwitz, structure qui réunit les différentes associations de survivants en lien avec des camps du complexe concentrationnaire d'Auschwitz.

Il a écrit son témoignage : L'espérance d'un baiser, Paris, Robert Laffont, 2017

La déportation m’a profondément changé

Esrail Raphaël
Repartir dans la vie

Vivre en « survivant »

Esrail Raphaël
Mémoire du génocide

Frances Robert

1919, Brousse (Bursa, Empire Ottoman) - 2012, Paris

Après la disparition précoce de son père, négociant en soieries, sa mère, Allègra Rousso, ancienne enseignante de l'Alliance israélite universelle, choisit d'immigrer à Paris où vit déjà une partie de sa famille. Robert est scolarisé au lycée de Beauvais. A cette épouqe, il se convertit au catholicisme.

Il est étudiant en philosophie en Sorbonne lorsque survient l'invasion allemande en 1940. Il s'engage dans la Résistance communiste. Il distribue des tracts, intègre les rangs des FTPF, (Francs-tireurs et partisans français).

Robert et sa mère sont arrêtés chez eux, rue de Civry, Paris 16e, en juin 1943. Leur appartement tenait lieu d’imprimerie clandestine. Ils sont emprisonnés à la prison de Fresnes, torturés au siège de la Gestapo de la rue des Saussaies.

Transférés au camp de Drancy, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 7 octobre 1943 (convoi 60). Sa mère est assassinée par le gaz dès l'arrivée.

Robert est affecté au camp de Buna-Monowitz (Auschwitz III) où il reste jusqu’à l’évacuation, en janvier 1945.

Il subit une Marche de la Mort puis un transfert par convoi ferroviaire au camp de Flossenbürg. Il est libéré par les troupes américaines.

Agrégé de philosophie, il a été professeur de psychologie à l'Université de Paris X-Nanterre.

Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier dans l’ordre national du Mérite, Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, Commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.

Il a publié son témoignage en 1987, Intact aux yeux du monde.

Je passe mon agrégation de philosophie

Frances Robert
Repartir dans la vie | 00:00

Je n’ai jamais parlé de la question de la déportation

Frances Robert
Mémoire du génocide | 00:00

Le passé malgré moi était mêlé à mon présent

Frances Robert
Trauma indélébile | 00:00

Grinspan Ida

1929, Paris – née Fensterszab

Ses parents avaient émigré de Pologne en 1924. En juin 1940, il la place chez une nourrice dans les Deux-Sèvres. C'est par un courrier que son père lui annonce l’arrestation de sa mère lors de la rafle du Vél' d'Hiv, en juillet 1942. Elle-même est arrêtée le 30 janvier 1944 à Sompt (Deux-Sèvres) chez sa nourrice, par trois gendarmes français. Interrogée à Niort, les autorités tentent de lui soutirer l’adresse de son père et de son frère aîné, elle résiste.

Elle est transférée à Drancy puis déportée le 10 février 1944 au camp d’Auschwitz Birkenau (Convoi 68, Matricule 75360). Une coiffure qui la vieillissait un peu lui a sans doute permis d’entrer au camp alors qu’elle n’avait que 14 ans et demi. Elle connaît successivement le camp de Birkenau puis celui d'Auschwitz qu'elle quitte le 18 janvier 1945. Après la Marche de la Mort, elle est internée dans les camps de Ravensbrück et Neustadt-Glewe en Allemagne où elle est libérée le 2 mai 1945, très affaiblie.

A son retour, elle a 15 ans et demi. Elle retrouve son frère, seul membre de sa famille. Sa mère a été déportée en juillet 1942, son père en juillet 1944.

Elle a publié son témoignage, écrit avec Bertrand Poirot-Delpech, J’ai pas pleuré, Paris, Robert Laffont, 2002

Il est nécessaire de transmettre, pour que le monde sache

Grinspan Ida
Mémoire du génocide | 02:39

Hafner Désiré

1918, Galatz, Roumanie - ?

Il a été déporté à Auschwitz par le convoi 8 au départ d’Angers le 20 juillet 1942. 
Au retour, il a été un membre actif de l’Amicale d’Auschwitz. Il était médecin de profession.

En mémoire

Hafner Désiré
Commémorations

Hirth Lucien

1923, Wildenstein – 2008, Reims

En 1940, âgé de 17 ans, il quitte l’Alsace après l’annexion et l’entrée en vigueur des lois allemandes. Afin d’obtenir la régularisation de ses papiers en France, il trouve un emploi saisonnier. En 1942, refusant le service sous les drapeaux en Alsace, il devient déserteur. Recensé en France en 1943, il est appelé pour effectuer le service dans les chantiers de jeunesse, affecté au groupement « Jeunesse et Montagne ». Il porte l’uniforme des chasseurs alpins, participe à une formation militaire clandestine et à l’aide aux maquis dans les Hautes-Alpes. Son groupe se replie sur Grenoble. Il y est arrêté par le Sicherheitsdienst (SD) en 1944, interné à Chambéry puis au Fort Montluc à Lyon. Transféré à Compiègne, il est déporté à Neuengamme par le convoi du 15 juillet 1944 (matricule 37014) et affecté au Kommando de Bremen-Farge (construction du Bunker « Valentin »). Evacué vers la baie de Lübeck, il est transféré entre les navires "Cap Arcona" et "Athen", ce qui lui vaut d’avoir la vie sauve.

- Mon chemin de croix (témoignage dactylographié), Amicale de Neuengamme. 

On est marqués...

Hirth Lucien
Trauma indélébile | 00:42

Jacquet-Silberstein Violette

1925, Petroșani (Roumanie) - 2014, Paris

Sa famille émigre de Roumanie en France alors qu’elle a 3 ans et s'installe à Boulogne-sur-Mer puis au Havre.
Au moment de l’Exode, Violette a 14 ans. La famille s'installe à Paris puis à Lille, où un oncle les accueille.

Le 1er juillet 1943, Violette est arrêtée avec ses parents par la Gestapo, à la suite d'une dénonciation. Ils sont emprisonnés à la prison de Loos puis au camp de Malines, en Belgique, d’où ils sont déportés le 31 juillet 1943 par le convoi 21.

Dès l’arrivée, Violette est séparée de ses parents qu’elle ne revoit plus.
Elle est recrutée comme violoniste dans l'orchestre des femmes. Composé d'une quarantaine de musiciennes, il doit jouer lors du départ et du retour des Kommandos de travail forcé.

En octobre 1944, elle est transférée au camp de Bergen-Belsen où elle est libérée par les troupes britanniques le 15 avril 1945.

Elle a publié un témoignage, un récit qui s’adresse à un jeune public : Sanglots longs des violons de la mort, Paris, Oskar Éditions, 2005

Le convoi 21 parti de Malines le 31 juillet 1943 emmenait 1552 personnes vers Auschwitz : 672 hommes, 706 femmes, 103 garçons et 71 filles. En mai 1945, il y avait 42 survivants.

À notre retour, on n'était pas prêt à nous écouter

Jacquet-Silberstein Violette
Trauma indélébile | 00:00

J'ai eu un problème gravissime avec les dames de la résistance

Jacquet-Silberstein Violette
Concurrence des mémoires | 00:00

Loridan-Ivens Marceline

1928, Épinal - née Rosenberg

Ses parents juifs polonais émigrent en France en 1919. Au début de la guerre, la famille s'installe dans le Vaucluse. Marceline est arrêtée dans la maison familiale avec son père Szlama. Ils sont transférés au camp de Drancy puis déportés au camp d’Auschwitz Birkenau par le convoi 71 du 13 avril 1944. Tous les deux sont séparés à l’arrivée. Elle est internée à Birkenau et travaille dans les Aussenkommandos.

Elle est transférée au camp de Bergen-Belsen puis à Theresienstadt où elle est libérée par l’Armée rouge, le 10 mai 1945. Son père n’est pas revenu.

Elle a été l’épouse de Joris Ivens. Elle est co-réalisatrice et réalisatrice de plusieurs documentaires et longs métrages, notamment La Petite Prairie aux bouleaux (avec Anouk Aimée), 2003 ; actrice ou témoin (Chronique d’un été, documentaire de Jean Rouch et Edgar Morin, 1961 ; Peut-être de Cédric Klapisch, 1999 ; Les Bureaux de Dieu de Claire Simon, 2008) et auteure de plusieurs ouvrages notamment sur sa déportation.

- Ma vie balagan, récit écrit avec la journaliste Élisabeth D. Inandiak, Paris, Robert Laffont, 2008
- Et tu n'es pas revenu, récit écrit avec Judith Perrignon, Paris, Grasset, 2015

Je n’aime pas mon corps

Loridan-Ivens Marceline
Trauma indélébile

Nordmann-Cohen Marie-Elisa

Paris, 1910 - Paris, 1993

En 1942, docteure ès science et ingénieure chimiste, elle est chercheuse. Résistante dans la mouvance communiste, elle participe à la rédaction et à la diffusion des éditions clandestines de l’« Université Libre » et de « La Pensée Libre ». Elle aide à la création du « Front National Universitaire ».

Chimiste, elle peut procurer du mercure à France Bloch destiné à la confection d’explosifs.

Elle est arrêtée le 16 mai 1942, internée à la prison de la Santé puis au Fort de Romainville, elle est déportée au camp d’Auschwitz-Birkenau en janvier 1943 (Convoi des « 31000 »), transférée au Kommando de Rajsko, puis au camp de Ravensbrück. Elle subit une évacuation vers le camp de Mauthausen où elle est libérée le 22 avril 1945.

Après son retour elle reprend une activité professionnelle au sein du Commissariat à l'énergie atomique, dans l'enseignement et la recherche.

Elle a été présidente de l’Amicale d’Auschwitz entre 1950 et 1991.

 

Te rappelles-tu, ma chère Claudette ?

Nordmann-Cohen Marie-Elisa
Associations de mémoire

Perahia Victor

1933, Paris

Le père de Victor, Robert, d’origine turque, est engagé volontaire dans l’armée française. Il est fait prisonnier en 1940. Libéré en « congé de captivité », il est assigné à résidence. Ses parents vivent à Saint-Nazaire.

Victor et ses deux parents sont arrêtés le 15 juillet 1942 à Saint-Nazaire par la Feldgendarmerie. Quelques jours plus tard, le 20 juillet, son père est déporté d’Angers au camp d'Auschwitz-Birkenau par le convoi n° 8. Il n'est pas revenu.

Victor âgé de 9 ans et sa maman Jeanne, âgée de 35 ans, sont transférés au camp de la Lande, près de Tours où ils passent tout le mois d'août. Ils sont transférés au camp de Drancy au début du mois de septembre 1942 où ils restent 21 mois. Sa maman parvient à se faire passer pour épouse de prisonnier de guerre. Victor et Jeanne sont déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Ils sont évacués quelques jours avant la libération du camp par un convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt. Après 13 jours d’errance de leur convoi, ils sont libérés par l’armée soviétique à Tröbitz, le 23 avril 1945.

Les témoignages vidéo proviennent de deux collections : UDA et Bergen-Belsen

Victor a rédigé son témoignage : Mon enfance volée (2001)

Déporté à 9 ans, j'en ai 12 à mon retour

Perahia Victor
Le retour | 10:41

De 1942 à 1947, je n'ai pas été à l'école

Perahia Victor
Repartir dans la vie | 02:54

Je voulais seulement être un parmi d'autres

Perahia Victor
Repartir dans la vie | 13:18

On ne trouvait pas les mots pour raconter

Perahia Victor
Des mots pour dire | 01:59

Je m'efforçais de ne pas y penser

Perahia Victor
Mémoire du génocide | 06:06

Témoigner pour que ça ne se reproduise plus

Perahia Victor
Mémoire du génocide | 03:59

L'écriture de mon livre a été une thérapie

Perahia Victor
Mémoire du génocide | 05:01

Notre descendance est une revanche

Perahia Victor
Notre descendance | 01:40

Petit Marcel

1926, Dammarie-les-Lys - 2010

Issu d'une famille de huit enfants de Dammarie-les-Lys, près de Fontainebleau, Marcel Petit est un jeune adolescent lorsqu'il connaît l'exode, l'arrivée des Allemands puis son entrée dans la Résistance.

La boutique de cordonnerie de son père, lui-même résistant, devient un point de rencontre pour ceux qui refusent la collaboration et la défaite. Ces personnes forment un groupe de l’Organisation Spéciale (OS), groupe armé du Parti communiste français.

Arrêté par la Police française en avril 1942 pour avoir distribué des tracts, il est emprisonné à la prison de Melun puis déporté en juin pour être jugé en Allemagne. Il connait les camps d'Hinzert, puis ceux de Gross Rosen, Dora-Mittelbau (Kommando de Nordhausen), Bergen Belsen où il est libéré.

 

Je suis rentré chez mes parents

Petit Marcel
Repartir dans la vie | 02:55

Placek Léon

1933, Hussigny (Meurthe et Moselle)

Habitant trop près de la ligne Maginot, Léon, sa mère et son frère sont évacués en Gironde. Son père Pinkus effectue son service militaire dans le but d’obtenir la nationalité française. La guerre éclate, il s'engage dans la légion étrangère. Il participe aux combats, est fait prisonnier et envoyé au stalag XI B à Hanovre.

Sa mère Itta, de nationalité polonaise, retourne avec ses deux enfants, Léon et Max, dans la région parisienne durant l’année 1942. Ils sont arrêtés en février 1944, internés au camp de Drancy et déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacués avec leur mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, ils sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945, où la maman décède le 23 mai.

Postel-Vinay Anise

1922, Paris

A 19 ans, Anise Girard intègre un réseau de renseignements britannique (Intelligence Service) où elle est chargée de relever les positions de bunkers allemands dans la ville de Paris. Elle est arrêtée le 15 août 1942, incarcérée à la prison de La Santé puis à Fresnes et au Fort de Romainville. Elle est déportée dans un convoi de « NN » (Nuit et Brouillard) vers la prison d’Aix-la Chapelle puis le camp de Ravensbrück, où elle arrive le 31 octobre 1943. Elle reçoit le matricule 24562. Elle est libérée le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise.

Le 6 juin 1946, elle épouse André Postel-Vinay, lui-même ancien résistant.

Vivre, avec la collaboration de Laure Adler, Paris, Grasset, 2015

Nous sommes à la fois témoins et victimes

Postel-Vinay Anise
Crime contre l'humanité

Senot Esther

1928, Kozienice (Pologne)

Ses parents, Nuchim et Gela, viennent en France en 1930. Esther est la 6e d’une famille de 7 enfants : Israël (1911), Maurice (1913), Samuel (1917), Fanny (1926), Marcel (1929), et Achille, né en France, en 1931. La famille réside dans le quartier de Belleville. Ses parents parlent le yiddish. Non pratiquants, ils sont communistes. Sa mère, infirme, reste au foyer, son père, cordonnier, est de santé fragile.

Son frère Israël rejoint les Brigades internationales en 1936 en Espagne. En 1939, il part en URSS. Maurice fait son service militaire en 1937. Il connaît la Drôle de guerre puis la Débâcle et se retrouve à Pau avec son régiment en 1940. Marcel qui a répondu à une convocation dans le cadre de la « Rafle du Billet Vert », est interné à Pithiviers puis déporté en juin 1942 à Auschwitz-Birkenau où il serait mort le 24 août 1942. Son frère Samuel est arrêté à Paris, envoyé à Drancy, mais libéré pour raison de santé. Arrêté une nouvelle fois avenue Parmentier, tabassé au poste de police du quartier, il est hospitalisé à Tenon. De là, il est exfiltré par un réseau vers la Zone Sud. Il survit à la guerre à la différence de Marcel.

Lors de la Rafle du Vel d’hiv, ses parents et son frère Achille (11 ans) sont arrêtés le 17 juillet. Internés à Drancy, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau par le convoi 19 du 14 août 1942. Ils ont été assassinés à leur arrivée.

Esther qui passait la nuit chez sa belle-sœur (épouse de Maurice) échappe à la Rafle. Elle se retrouve seule après que celle-ci ait été exfiltrée par un réseau communiste. Elle est recueillie durant deux semaines par la concierge. Avec son aide, elle entreprend de passer la Ligne de démarcation pour rejoindre son frère, à Pau. Le passeur rémunéré la mène jusqu’à Bordeaux mais l’abandonne. Elle prend seule un autocar pour Mont-de-Marsan. Sur place, elle est aidée par des habitants jusqu’à la zone de démarcation, qu’elle passe seule. Aidée ensuite par des fermiers de Grenade-sur-l’Adour, elle parvient à rejoindre son frère à Pau et lui apprend la situation de la famille. Elle reste avec lui jusqu’en novembre 1942. Celui-ci ayant décidé de rejoindre la résistance française en Afrique, elle remonte à Paris. La ligne de démarcation n’existe plus.

A Paris, elle fréquente un temps le centre pour enfants de la rue Vauquelin (5e), puis l’UGIF, rue Paul Albert (18e). Dans le courant de juillet 1943, envoyée faire une course dans Paris, elle est arrêtée lors d’un contrôle d’identité au métro Saint-Paul ; la Police fait le rapprochement avec sa famille arrêtée. Internée à Drancy jusqu’au 2 septembre 1943, elle est déportée par le convoi 59 (matricule 58319).

A Birkenau, elle est internée au camp des femmes. Elle y retrouve sa sœur, Fanny et sa tante qui avaient été dénoncées et déportées par le Convoi 46 (9 février 1943). Elle passe une grande partie de sa déportation avec Marie Tucherer, déportée par le même convoi, de 5 ans son aînée. Après la quarantaine, Esther est affectée au Aussenkommando. Sa sœur qui connaît Mala parvient à la faire rentrer au Kommando de la Weberei où elle reste environ un an, jusqu’à l’évacuation du 18 janvier 1945. Entre-temps, sa sœur décède au camp des suites d’une morsure de chien.

Elle subit la Marche de la Mort. Transférée au camp de Bergen-Belsen, elle y reste environ deux mois puis dans un autre camp avec 300 femmes avant d'être dirigée vers Mauthausen où elle est libérée le 5 mai.

Ses parents, sa sœur Fanny, ses deux frères, Achille et Marcel, sont morts à Birkenau. Son frère militaire a survécu. Ayant réussi à rejoindre l’Afrique - après 8 mois de captivité en Espagne - et après être passé par Londres, il a participé à la libération dans la 2e DB. Son frère Israël est resté vivre en URSS où il fut tailleur tout comme son frère Samuel qui a vécu en France.

C'est là que la galère a recommencé

Senot Esther
Repartir dans la vie | 04:55

Tillion Germaine

1907, Allègre - 2008, Saint-Mandé

Après des études d'archéologie et d'ethnologie, entre 1935 à 1940, elle est chargée de mission en Algérie, dans les Aurès. Elle revient à Paris au moment de la débâcle et prend, avec sa mère, le chemin de l’exode.

De retour à Paris, elle participe à un réseau d’aide aux combattants coloniaux et au groupe du Musée de l’Homme, dont elle devient l’une des responsables. Elle est arrêtée le 13 août 1942, incarcérée à la prison de la Santé puis à Fresnes. Elle est est classée dans la catégorie des NN (Nuit et Brouillard), déportée vers la prison d’Aix-la Chapelle puis au camp de Ravensbrück, le 31 octobre 1943 (Matricule 24588).

Elle n’est affectée à un aucun Kommando de travail mais reste disponible (Verfügbar) pour n’importe quelle corvée. Elle parvient à écrire une opérette, Le Verfügbar aux enfers dont le cahier est caché jusqu’à l’arrivée de la Croix-Rouge suédoise qui l'évacue vers Göteborg, le 24 avril 1945, avec un groupe de Françaises.

Après le retour, elle intègre le CNRS dans la section « Histoire contemporaine ». Elle est chargée d’une mission d’observation en Algérie, où elle développe l’organisation de Centres sociaux. Elle poursuit, toute sa vie, son engagement humanitaire. Elle a consacré un travail de recherche au camp de Ravensbrück et au système cocnentrationnaire.

Elle entre au Panthéon le 27 mai 2015.

- Ravensbrück, 1946 (1973, 1988)
- À la recherche du vrai et du juste. À propos rompus avec le siècle, Paris, Le Seuil, 2001
- Une opérette à Ravensbrück, Paris, La Martinière, 2005 (Le Seuil, coll. « Points », 2007) ;
- Combats de guerre et de paix, Paris, Le Seuil, 2007.

Qu’un autre dans ses vers chante les frais ombrages

Tillion Germaine
Allemagne / Ravensbrück | Trauma indélébile

Vaillant-Couturier Marie-Claude

1912, Paris - 1996, Paris (née Vogel)

D’origine bourgeoise, elle devient une militante communiste. En tant que reporter-photographe, elle travaille au journal L'Humanité. Engagée dans la Résistance, elle est déportée au camp d'Auschwitz-Birkenau en janvier 1943 (Convoi dit des 31000) puis transférée à Ravensbrück en janvier 1944.

En 1946, elle témoigne au procès de Nuremberg et en 1987 est appelée par les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie.

Elle a mené une carrière politique, élue députée communiste de 1945 à 1958 puis de 1967 à 1973.

Elle a été l'épouse de Paul Vaillant-Couturier puis de Pierre Villon.

Marie-Elisa Nordmann-Cohen

Vaillant-Couturier Marie-Claude
Associations de mémoire

Valid Roger

1921, Lyon - 2015, Paris

Ses parents, d’origine turque, de culture ladino, viennent en France après la Première Guerre où ils font connaissance. Ils deviennent petits commerçants dans le domaine des tissus à Lyon. Ils suivent la tradition sans être religieux. Ils ont deux enfants, Roger puis une fille, dix ans plus jeune.

Après sa scolarité, Roger prépare les grandes écoles scientifiques. Il est reçu à l’Ecole centrale de Paris.

Durant l’Occupation, le magasin des parents est spolié. Ils sont arrêtés tous les quatre à Lyon par la police allemande. Ils sont transférés au camp de Drancy puis déportés le 30 juin 1944 par le convoi 76. Il ne revoit plus sa mère ni sa sœur. Il entre au camp de Monowitz avec son père qui y disparaît. Il fait la marche de la mort.

 

Il n'y avait plus personne de ma famille

Valid Roger
Repartir dans la vie | 03:12

Ma vie professionnelle

Valid Roger
Repartir dans la vie | 01:30

Ça n'interessait personne

Valid Roger
Mémoire du génocide | 02:15

« Aux professeurs d'histoire »

Valid Roger
Mémoire du génocide | 03:57

Vanryb Nathan

1924, Varsovie - 2016, Paris

Issu d'une famille polonaise, venue en France en 1926, il est arrêté le 12 avril 1942 à St-Paul-de-Lizonne, interné à la prison d'Angoulême puis dans les camps de Poitiers et Drancy.

Il est déporté le 19 août 1942 au camp de Birkenau (convoi 21, Matricule 60601). Fin 1942, il est transféré au camp d'Auschwitz puis, en mai 1943, à Eintrachthütte, sous-camp du complexe d'Auschwitz (Swietochlowice).
En janvier 1945, il subit un nouveau transfert, au camp de Mauthausen (Autriche) puis à Leipzig (Allemagne). En avril 1945, il doit marcher 18 jours vers Leitmeritz (nom allemand de Litomerice, Tchécoslovaquie) et le camp de Theresienstadt (Terezin) où il est libéré le 8 mai 1945.

A son retour, il retrouve son père et apprend que son frère a été fusillé pour faits de résistance. Les autres membres de sa famille, sa mère, sa sœur, ses deux frères sont morts à Birkenau.

Les témoignages vidéos proviennent de deux sources différentes : UDA et Mémoire Demain (dvd Hatier, 2009)

Je ne retrouve que mon père

Vanryb Nathan
Le retour | 10:04

Mon épouse, mon immense bonheur

Vanryb Nathan
Repartir dans la vie | 06:59

Veil Simone

1927, Nice - (née Jacob)

Ancienne Ministre, première Présidente du Parlement européen, membre de l'Académie française.

Simone est la cadette d'une famille de quatre enfants (Madeleine 1923 ; Denise 1924 ; Jean 1925). Après l'été 1943 et le contrôle par les Allemands de la zone d'occupation italienne, les membres de sa famille sont cachés par différentes familles niçoises. Elle est arrêtée le 30 mars 1944 à Nice avec sa mère Yvonne, sa sœur Madeleine et son frère Jean ; ils sont transférés à Drancy. Son père est arrêté quelques semaines après.

Elle est déportée le 13 avril au camp de Birkenau par le convoi 71, avec sa mère et Madeleine (matricule 78651). En juillet 1944, les trois femmes sont transférées à Bobrek, un petit camp situé à une dizaine de kilomètres de Birkenau. En janvier 1945, la Marche de la Mort les mène à Bergen Belsen où sa mère décède le 15 mars 1945. Simone et Madeleine sont libérées le 15 avril à Bergen Belsen.

A leur retour, Simone et Madeleine retrouvent Denise qui avait été arrêtée en 1944 à Lyon pour faits de résistance puis déportée à Ravensbrück. De leurs père et frère, dont elles ignoraient le sort, elles apprennent la déportation vers la Lituanie le 15 mai 1944 par le transport 73. Ils ne sont pas revenus.

Le témoignage, c'est extrêmement important

Veil Simone
Mémoire du génocide | 02:06

Cela a bouleversé toute ma vie

Veil Simone
Mémoire du génocide | 02:26

Zonus Henri

1928, Czestochowa (Pologne)

Ses parents, Srul et Esther sont grossistes en lait. Ils vivent entourés d’Henri et Zelig, son aîné de trois ans, la grand-mère maternelle. La mère d’Henri est blessée durant l’attaque allemande et perd un bras. En 1940, le père et le frère de Henri sont astreints à des travaux obligatoires. Les Juifs de Czestochowa subissent humiliations, exactions et mauvais traitements.

En avril 1941, la famille doit emménager dans le ghetto ; en août, il est fermé. A l’extérieur, Henri trouve du travail comme aiguilleur chez Hägen, une société privée allemande chargée de la construction de lignes de chemin de fer vers l’Allemagne.

Les 21 et 22 septembre 1942 a lieu une première « liquidation » du ghetto : alors que la famille est contrainte de rejoindre les wagons de déportation, Henri, qui boite à la suite d’une fracture de la jambe, arrive après le départ du train qui emmène toute sa famille vers Treblinka. Il reste seul.

Les 25-26 puis les 28-29 septembre, les Allemands poursuivent la « liquidation » du ghetto ; des Juifs sont parallèlement choisis pour le travail forcé à l’entreprise Metallurgia, usine reprise par la société allemande Hasag. Lorsque les Allemands « liquident » le grand ghetto de Czestochowa, Henri est parqué dans le petit ghetto avec 5 000 rescapés dont les travailleurs de la Metallurgia.

Il est transféré au camp de Skarzysko (à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kielce), sur un autre site d’Hasag. En novembre 1942, il échappe à une mise à mort par fusillade. Il réintègre le camp sous l’identité d’un mort, Chil Blumenfeld.

En octobre 1944, il est transféré à nouveau à Czestochowa, dans l’usine de munitions Hasag-Pelcery. Début janvier 1945, les Allemands désertent le camp, libéré le 17 janvier par les soviétiques.

Henri part pour Lodz où il rencontre David. Ensemble, suivant la progression des Alliées vers l’ouest, ils arrivent à Prague, puis à Pilsen. Sur la base militaire, ils sont affectés au service de l’US Army.

Un jour, Henri embarque dans un avion avec des prisonniers français en cours de rapatriement. Il arrive au Bourget, où il est pris en charge par la Croix-Rouge, puis par des Juifs de Palestine de la Brigade juive. Il quitte Paris pour l’Italie en camion. Au camp de rassemblement à Santa Maria-de-Leuca (Italie du sud), il fait la rencontre d’un ami de Czestochowa, Willy Blustajn. Tous deux décident de revenir à Paris où ils sont pris en charge par l’OSE, et placés dans des maisons.

Durant les premières années de l’après-guerre, Henri choisit la voie professionnelle de la confection. En 1952, il rencontre son épouse Esther, dont la famille est originaire de Szydlowiec (Pologne).

Il a rédigé son témoignage : Destin d’un miraculé, Paris, Le Manuscrit, Collection Témoignages de la Shoah, FMS, 2013

Je leur ai demandé où était la stèle de Czestochowa

Zonus Henri
Treblinka | Mémoire du génocide