L’appel des robots

« Redresse-toi, mon camarade,

Ou gare aux durs coups de gummi,

Quand le SS fait sa parade,

Un häftling doit être soumis.

Sur ton squelette quelques fripes,

Le tout zébré en bleu et gris.

Qu’importe, sans rien dans les tripes,

Tiens bien droit ton corps amaigri.

Hartung, c’est le SS qui passe

Mais qu’as-tu donc, mon pauvre vieux

A t’effondrer comme une masse,

A trembler, à fermer les yeux ?

Hélas ! Adieu mon camarade,

Toi qui as juste trépassé,

Tu n’iras plus à la parade :

On brûle les pantins cassés ».

Février 1945

 

Gustave LEROY, A chacun son dû. Jedem das Sein, (Ateliers LACER, Paris, 1962), p.