Varsovie (15 octobre 1942) : comment vivent les esclaves de notre temps

1. Numérotés et tamponnés.

2. Dans les casernes - sans leurs femmes.

3. Femmes et enfants sont expédiés, car un esclave n'a pas besoin de famille.

4. Marchent en groupe, jamais seuls.

5. Battus et terrorisés au cours du travail.

6. Atrocement exploités comme des coolies (l'accord conclu chez Schultz").

7. Interdiction de toute organisation quelle qu'elle soit.

8. Interdiction de toute protestation ou signe de mécontentement.

9. La vie de chaque esclave dépend de son maître et de l'assistant juif du maître. À tout moment, un homme peut être expédié à l'Umschlagplatz.

10. Discipline meurtrière, envoi d'un ouvrier dans un camp de travail forcé pour le moindre retard, ainsi que cela est arrivé chez Schultz.

11. Obligation de travailler, même avec une fièvre de cheval.

12. Condition pire que l'esclavage, parce qu'ils doivent se procurer eux-mêmes leur pitance.

13. En cas de décès d'un ouvrier, ses biens sont confisqués à sa famille, parce que le droit d'héritage a été supprimé.

14. Enfermés dans les blocs d'habitation.

15. Interdiction de sortir du logement et de marcher dans la rue après le travail.

16. Limitation de la liberté personnelle de mouvement.

17. Pire que les esclaves, parce que ceux-ci savaient qu'ils allaient rester en vie, et pouvaient espérer d'être libérés. Les Juifs sont morituri (condamnés à mort) 1 sentence prononcée - exécution renvoyée à une date indéterminée.

18. Les malades et les faibles étant inutiles, les infirmeries, les hôpitaux, etc., ont été liquidés. [...]

Emmanuel RINGELBLUM, Chronique du Ghetto de Varsovie, Traduit de l'anglais par Léon Poliakov, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1995, pp.