En août 1945, un groupe de déportés se réunit en assemblée consultative et élit un comité directeur de 21 membres, présidé par Marcel Prenant, avec pour objectifs :

- apporter une aide aux familles de ceux qui ne sont pas revenus et aux rescapés en difficulté.

- faire connaître les actes de barbarie commis par les nazis et leurs complices de Vichy et exiger le châtiment des bourreaux.

Le premier numéro du bulletin N’oublions jamais paraît en septembre 1945.

La première Assemblée générale a lieu le 14 octobre 1945. Lors du premier congrès, à Paris, les 21 et 22 avril 1946, les participants écrivent un texte fondateur, le « Serment à nos camarades », où ils jurent à leurs camarades disparus au Camp de « rester, jusqu'à [leur] mort, fidèles à [leur] souvenir ».

En mars 2010, l’Amicale adopte un « Manifeste » qui, dans le même esprit, répond à la nécessité de renouveler les engagements. En 1997, l'Amicale de Neuengamme confie sa présidence à un fils de déporté, annonçant ainsi le passage de la responsabilité de la mémoire à des plus jeunes.

Depuis 1945 :

- 282 numéros du bulletin N’oublions jamais ;

- 1948 : premier pèlerinage au camp. Plusieurs voyages par an jusqu’en 1971, ensuite, un voyage annuel. Pèlerinage international tous les cinq ans. Plusieurs voyages avec des collégiens, lycéens et professeurs.

- 1995 : parution du Mémorial des Français et des Françaises déportés à Neuengamme et dans ses Kommandos (plus de 9 500 noms).

- 2009 : début de mise à jour et numérisation du Mémorial (version numérique prévue pour fin 2016) ; numérisation de nombreuses archives.

- 2006 : création du site Internet, modifié en 2010 : www.campneuengamme.org

- 2008 : parution de Neuengamme, camp de concentration nazi, réédité en 2010 (Editions Tirésias) ;

- 2013 : début de publication des Dossiers de Neuengamme sur le camp central, les Kommandos et les lieux d’évacuation (18 Dossiers parus en mars 2016).

 

Serment de Neuengamme

Devant ceux que nous avons laissés là-bas, frères de lutte surpris en menant le bon combat et que l'ennemi n'a pas rendus,

Voisins de block qui avalaient debout, à nos côtés, leur maigre pitance, compagnons de chaîne qui ont laborieusement dévidé avec nous toutes ces journées d'esclavage…

Camarades du camp que nous avons côtoyés dans leurs loques dérisoires pendant les appels infinis…

A tous ceux qui ont tant peiné après s'être insurgés contre l'asservissement de la Patrie,

Nous ici, dont la vie a été épargnée, nous ne pensons pas être quittes vis-à-vis d'eux. Nous connaissons les espérances qui les animaient. Implicitement nous en sommes les dépositaires et nous avons devant eux la responsabilité de réaliser aujourd'hui ces espérances, non seulement pour nous et les nôtres, mais pour justifier le martyre de nos compagnons tombés.

- Frères que nous avons perdus, vous pouvez compter sur nous pour continuer la tâche. Tous réunis devant votre souvenir, nous jurons de poursuivre la résurrection de la France en restant vigilants contre ses ennemis.

- Nous jurons d'exiger que soient justement châtiés vos bourreaux et que soient mis hors d'état de nuire tant que nous vivrons les tyrans de notre patrie.

- Par tous les moyens en notre pouvoir, nous nous emploierons maintenant à travailler à son bonheur.

- Nous jurons que le meilleur de notre effort sera de la vivifier par le dedans.

- Unis dans une même volonté féconde, nous ne cesserons jamais de sentir notre communauté de lutte et de misère pour donner l'exemple de l'entraide et de la fraternité.

Dans l'égoïsme et le laisser-aller de trop de compatriotes inconscients, nous, nous ne saurions oublier que la survie dont nous profitons n'est qu'un sursis pour nous permettre d'éclipser toujours, là où nous sommes, la lâcheté par le courage, le mensonge par la franchise, la mesquinerie par la grandeur. Vous n'accepteriez jamais que nous fussions rentrés pour nous montrer médiocres dans la France libérée et épuisée !

Hantés par votre récent calvaire, nous jurons de tout faire pour qu'il ne soit pas vain, en devenant dignes de vous, nous les premiers, et qu'à tout moment, vous puissiez nous reconnaître comme vos vrais camarades !

Amis encore tout proches, vous resterez constamment présents dans notre affection et nous jurons de rester jusqu'à notre mort fidèles à votre souvenir.