Ce projet né en 1988, validé par le Parlement fédéral en 1999, a été construit à partir de 2003 ; et le monument a été inauguré le 10 mai 2005, soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Créé par l’architecte Peter Eisenman, qui a réalisé un autre monument à Vienne, en Autriche, il est situé au centre de la capitale allemande, entre la Porte de Brandebourg et la « Potsdamer Platz », sur une parcelle des anciens « Jardins des Ministres » .
Il s’étend comme un champ de 19 000 mètres carrés, couvert par un maillage de 2711 dalles de béton, chacune de 2,68 m de long, 0,95 mètre de large et d’une hauteur variable allant jusqu’à 4,70mètres. Ce champ de béton représente pour son concepteur un système supposé ordonné ayant perdu contact avec la raison humaine. Il vise à agir comme un labyrinthe, créant les conditions d’une mise en garde et d’une réflexion dans un cadre solennel. Son absence de centre renouvelle la conception habituelle des mémoriaux précédents.
Deux autres enjeux de ce monument-mémorial sont d’une part d’être implanté au centre de Berlin et d’autre part d’envisager la Shoah dans sa dimension géographique d’événement européen.
Sous le Mémorial le Centre d’information éponyme abrite une exposition permanente. Celle-ci est consacrée à la persécution et à l’extermination des Juifs d’Europe, en retraçant par différents supports les destins des familles et des individus et en traitant des sites historiques de la Shoah qui explique l’expansion géographique du phénomène. Depuis la modification de la loi fédérale elle traite également des persécutions et des assassinats des personnes homosexuelles LGBT et des Sinti et Roms par le régime nazi.
Mémorial aux Sinti et Roms européens
Sur un projet conçu à partir de 1997, réalisé par l’architecte israëlien Dani Karavan, ce monument a été édifié au sud du Reichstag à Berlin-Tiergarten, sur le simsonweg, en hommage aux quelques 400 000 Tziganes sédentaires ou nomades exécutés par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale, lors du porajmos (dévorement), notamment dans le quartier de Marzahn. Il a été inauguré le 24 octobre 2012 par le président allemand Gauck et la chancelier Merkel.
Il comprend un jardin dans lequel se trouvent une pièce d’eau circulaire, un trou noir symbolisant la disparition des Sinti et des Roms où le passant se reflète. Des pierres brisées l’entourent. Autour du mémorial, a été gravé le poème de Santino Spinelli : Auschwitz. Au centre du bassin une plateforme triangulaire porte une rose unique. Une fois par jour, la plateforme s’enfonce dans l’eau pour réapparaître avec une rose fraîche. Conçu après le monument dédié aux victimes homosexuelles et LGBT inauguré dans le Tiergarten ,le 27 mai 2008, il représente aussi l’enjeu de créer un monument pour chaque communauté martyrisée.