Le Parlement israélien, la Knesset, adopte en 1953 un loi afin de créer Yad-Vashem, Institut international pour la mémoire de la Shoah. Cette loi prévoit, avec « Yad Vashem, d’élever un ensemble de bâtiments en mémoire des Juifs qui ont péri et sacrifié leur vie, qui ont combattu et qui se sont soulevés contre l'ennemi nazi et ses complices, et d’honorer dans le même élan mémoriel le souvenir des Justes parmi les Nations.
Yad Vashem dont le nom est inspiré d’un verset du Livre d’Isaïe, « Et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs une place (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés », (Isaïe 56, 5), se situe sur une colline des monts de Judée, près de la Forêt de Jérusalem, sur le mont Herzl, du nom de Théodor Herzl (1860-1904), fondateur de l’organisation sioniste mondiale, à l’origine de la création de l’Etat d’Israël. Autour de son tombeau un espace a été créé pour célébrer en 1950 la première cérémonie du Jour de l’Indépendance.
Conçu par l’architecte de renommée internationale Moshe Safdie, le nouveau musée d’histoire de la Shoah est un bâtiment triangulaire en forme de prisme, conçu en béton, qui traverse la montagne de part en part et dont les deux extrémités sont suspendues au-dessus du vide, en offrant une vue sur Jérusalem. La forme triangulaire de la structure a été choisie pour résister à la pression exercée par la terre au sommet du prisme, tout en laissant la lumière du jour pénétrer par la tranche supérieure de celui-ci à travers une verrière de 200 mètres de long. Des rais de lumière viennent ainsi trancher avec l’obscurité des espaces consacrés aux présentations multimédias. À l’intérieur des galeries, la lumière pénètre par des puits de lumière ponctuels en verre opaque ou transparent, en fonction des besoins propres à chaque exposition. De gigantesques blocs de basalte provenant de la région du lac de Tibériade ont été utilisés pour bâtir les murs de cette imposante structure dont le toit angulaire rappelle celui d’une tente. Sur le sol en mosaïque, sont gravés les noms de vingt-deux camps d’extermination, camps de concentration, camps de transit et sites de massacres nazis, choisis comme symboles parmi les centaines de sites nazis ayant existé à travers l’Europe.
Ce mémorial couvre tout le sommet d'une colline à l'ouest de Jérusalem, un peu à l'écart de la ville. On y accède par un portail monumental rappelant ceux qui se trouvaient à l'entrée des camps. Il consiste en plusieurs bâtiments et compose un parcours dense comprenant une salle de la mémoire, un musée historique, une galerie d'art, la « Vallée des communautés détruites », le Hall des noms, le Mémorial des enfants, un centre éducatif, une salle des archives et un centre de documentation audio-visuel. L'École internationale d'études de la Shoah a intégré un bâtiment neuf comportant dix-sept salles de classe, un centre multimédia, un espace d'exposition. Le Centre de Documentation visuelle a pour but de rassembler la plus vaste collection possible de films sur la Shoah, afin d’être reconnu comme le principal fonds cinématographique du peuple juif sur la Shoah. L’objectif premier du centre de documentation visuelle est de créer un portail de premier plan grâce auquel chercheurs, étudiants, réalisateurs et grand public pourront consulter et avoir accès aux informations relatives aux films portant sur la Shoah. La totalité des 52 000 témoignages de rescapés recueillis par l’USC Shoah Foundation Institute peuvent également y être visionnés, ainsi que près de 10 000 témoignages de rescapés recueillis par Yad Vashem
La crypte, inaugurée en 1961, où brûle la flamme éternelle, est le premier lieu dédié à la commémoration de la Shoah et à avoir été établi sur le Mont du Souvenir à Yad Vashem. Devant la flamme, sous une pierre tombale, reposent les cendres de victimes de la Shoah, rapportées en Israël des camps d'extermination. Cette crypte a servi de modèle dans différents pays.
Placé primitivement à Jérusalem, le Hall des noms est un registre pour les millions de Juifs anéantie ou spoliés dans la Shoah. Après 1990, du fait des vagues d’émigration venues de l’ex-URSS, le nombre de pages du registre a doublé. C’est à cette époque que Yad Vashem développe systématiquement le recensement des noms à partir des listes des convois, et des listes des prisonniers des camps et des ghettos.
Le cimetière civil comprend le carré des Grands de la Nation, non loin du plus grand cimetière militaire du pays. A proximité ont été édifiés plusieurs mémoriaux dont celui pour les victimes du terrorisme, ceux dédiés à des soldats, aux Juifs éthiopiens et aux habitants du quartier juif de la vieille ville de Jérusalem.
Près du Mémorial proprement dit se situe le Jardin des Justes, destiné à honorer les personnes non juives qui pendant la Shoah risquèrent leur vie pour sauver et protéger des Juifs de l’extermination nazie. Dans plusieurs villes du monde un Mur des Justes, entretient cette mémoire. En France, l’allée des Justes du Mémorial de la Shoah honore l’action humanitaire de 3900 hommes et femmes.
Le Mémorial de Yad Vashem accueille chaque année plus d’un million de visiteurs.