Le parcours

Arrêtée le 18 novembre 1943 pour faits de résistance, Marthe Le Guillerme est rapidement transférée à la prison de Fresnes où, pendant plusieurs mois, elle fera de nombreuses navettes entre la rue des Saussaies où elle est interrogée et sa cellule, qu'elle partage avec quatre camarades. Après une traversée d'un hiver particulièrement rigoureux dans la prison glaciale, l'auteur rejoint le camp de Compiègne où "la vie est belle" (68). A l'aube du 31 janvier 1944,  elle fait partie du " convoi spécial, c'est écrit sur le wagon" (87) composé de résistantes politiques (dont Geneviève de Gaulle).

Aussi Marthe Le Guillerme, qui ne sait pas très bien où elle part, espère-t-elle un traitement spécial ou un échange d'otages. Le voyage, dans les pires conditions, signe le début d'une vie concentrationnaire où l'auteur tente par l'humour, la dérision, et l'imagination de survivre à l'humiliation et à la violence quotidienne qui s'installent pour de longs mois. Très observatrice, elle raconte par des scènes de vie quotidienne la vie en quarantaine, la nourriture, les activités, les stratégies de préservation.

Transférée au kommando de Zwodau le 16 avril 1944, elle y reste jusqu'à la libération le 8 mai 1945. Son quotidien alterne alors entre le travail forcé (terrassement, déchargement, travail à l'usine) et l'infirmerie qu'elle tente de rejoindre le plus souvent possible tant le travail pour les Allemands la répugne.

Elle sera amenée dans ce contexte à travailler au "cimetière Kommando", épreuve ultime, où après avoir creusé les fosses communes, elle déchargera des corps d'enfants déportés venus mourir à Zwodau après l’évacuation du camp d’Auschwitz.