Le parcours
Evêque de Clermont-Ferrand, Gabriel Piguet est arrêté le 28 mai 1944 par la Gestapo, qui lui reproche d'avoir caché des prêtres sous de fausses identités. Il est détenu jusqu'au 20 août dans la prison militaire du 92e d'infanterie, puis déporté à Natzweiler où il ne reste que quelques jours, avant l'évacuation des prisonniers vers Dachau. Il y vit trois semaines au revier, quatre mois au block des prêtres puis trois mois dans la prison du camp. A la fin d'avril 1945, il est emmené avec d'autres personnalités, destinées à servir d'otages, au camp d'Innsbruck puis dans les environs du lac de Braies. Bien traité durant ces dernières semaines par ses gardiens allemands, il est finalement libéré par les Américains et rentre en France au cours du mois de mai 1945.
Gabriel Piguet raconte en détail les conditions de son internement puis de sa déportation. En raison de son statut d'évêque, qui en fait une personnalité propre à servir d'otage, il est parfois séparé des autres internés et bénéficie d'un régime spécial (ainsi un séjour dans la prison de Dachau, où ses conditions matérielles sont meilleures que dans le camp, bien qu'il souffre de la solitude). Mr Piguet est ensuite rejoint par d'autres personnalités-otages. Il rend plus particulièrement compte de son amitié avec le général Delestraint, qu'il a cotoyé jusqu'à ses derniers jours. Dans son récit de la vie concentrationnaire, il met en avant la solidarité régnant entre déportés, surtout entre ecclésiastiques. Enfin, il insiste sur les efforts déployés pour maintenir une vie religieuse malgré l'interdiction, à travers la pratique secrète de la communion ou même l'ordination d'un prêtre.