Les principaux procès
« Adolf Eichmann est un assassin d'un type nouveau. Un assassin qui n'a jamais tué personne de ses propres mains. Un assassin qui ne supporte pas la vue du sang. Un chef de service ponctuel, à la fois flatté et gêné d'être auprès des puissants, mais surtout incapable de distinguer le bien du mal. » Annette Wieviorka, « Le procès Eichmann, 1961 ».
Les procès des criminels nazis, à Nuremberg, à Jérusalem (procès Eichmann 1961), à Francfort (1963) ont joué un rôle essentiel dans la prise de conscience, par le grand public, aux niveaux national et international, de ce que furent le système concentrationnaire et la Shoah. En France, dans les années 1980 (Barbie 1987) et 1990, d’importants procès eurent également lieu, ils permirent de raviver la mémoire de cette période en donnant la parole aux victimes, à leurs familles et aux historiens.
Ces épisodes judiciaires ont permis de faire émerger puis, de lentement enraciner la notion de « crime contre l’humanité ». Les crimes contre l’humanité sont des infractions spécifiques commises dans le cadre d’une attaque de grande ampleur visant des civils, quelle que soit leur nationalité. Ils comprennent le meurtre, la torture, les violences sexuelles, l’esclavage, la persécution, les disparitions forcées, etc. Les crimes contre l’humanité sont souvent perpétrés dans le cadre de politiques d’État, mais ils peuvent aussi être le fait de groupes armés non étatiques ou de forces paramilitaires. Contrairement aux crimes de guerre, ces actes peuvent être commis en temps de paix, et contrairement au génocide, ils n’ont pas forcément pour cible un groupe national, ethnique, racial ou religieux en particulier. Les crimes contre l’humanité ont été mentionnés pour la première fois dans un traité dans la Charte de Nuremberg de 1945, mais leur définition d’alors est différente de celle utilisées aujourd’hui. Depuis les années 1990, les crimes contre l’humanité ont été codifiés dans plusieurs traités internationaux comme le Statut du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (1993), le Statut du Tribunal pénal international pour le Rwanda (1994) et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998).