Lexique

Le présent lexique met en évidence une liste de termes en rapport avec la déportation et la Shoah. Il permet également de saisir certaines spécificités du "langage des camps".

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Einsatzgruppen
Ces « groupes d’intervention » étaient des escadrons mobiles de tuerie composés de plusieurs centaines d’hommes, principalement SS et policiers allemands, agissant sous le commandement d'officiers de la Police de sûreté (Sicherheitspolizei-Sipo) et du Service de sécurité (Sicherheitsdienst-SD). Ils avaient, notamment, pour mission d’assassiner les personnes identifiées comme ennemis (politiques ou « raciaux ») dans les pays baltes et à l’arrière des lignes allemandes en Union soviétique occupée : Juifs, Tsiganes, fonctionnaires de l'Etat soviétique, dirigeants du Parti communiste sont leurs principales victimes.

On identifie ce massacre systématique des Juifs d'Union soviétique qui a commencé dès l’invasion, en juin 1941, comme une première phase de la “Solution finale”, le programme nazi d'extermination de tous les Juifs européens. Entre juin 1941 et l'hiver 1943-1944, on estime qu'ils sont responsables dans ces régions de la mort de plus de deux millions de personnes.


Enregistrement et immatriculation
A l'arrivée dans les camps, les déportés, hommes et femmes, subissaient un processus les transformant en Häftling (détenu.e.s) marqué par une dépersonnalisation et l'humiliation : « désinfection », rasage de l’ensemble du corps, tenue de prisonniers, établissement d'une fiche administrative, attribution d'un matricule.

[Auschwitz Birkenau] Seule une petite partie des déportés juifs subissait ce processus, la majorité étant assassinée dès l’arrivée. La pratique du tatouage du matricule – généralement sur l’avant-bras gauche – n’a existé que dans les camps du complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau. Elle a concerné des non Juifs (notamment prisonniers allemands et polonais, politiques ou droits communs) et la petite fraction de déportés juifs, hommes et femmes qui, de la plupart des convois, était orientée vers le travail forcé mais qui n’en était pas moins condamnée à terme.


Evacuations de camps
Durant l'automne 1944 et l'hiver 1945, les Allemands entreprennent de très nombreux transferts de prisonniers, généralement commandés par les impératifs de leur économie de guerre. Dans le contexte de l'offensive alliée en marche vers le Reich et de la situation générale de l'Allemagne nazie d'alors, ces transferts éffectués à pied ou par convois ferroviaires ont été particulièrement mortifères pour les déportés (Marches et Trains de la mort). Ils se sont poursuivis jusqu'en mai 1945.


Génocide
Conscient de la réalité de l'assassinat en cours des Juifs d'Europe et oeuvrant à en informer les gouvernements Alliés, Raphaël Lemkin, juriste d'origine juive polonaise, réfugié aux Etats-Unis, forge en 1943 ce néologisme à partir des termes grec « genos » (« phratrie », « tribu ») et du suffixe latin « cide » (de « coedere », « tuer »).


Gestapo
Acronyme forgé de l'allemand «GEheime STAatsPOlizei », la « Police secrète d'Etat » était la police politique du IIIe Reich. Fondée dès les débuts du régime, son pouvoir a été étendu au-delà du Reich aux territoires envahis durant la Seconde Guerre. Elle fut un symbole de la terreur nazie. Sa tâche était de traquer les ennemis identifiés : adversaires politiques, francs-maçons, Juifs. Elle a joué un rôle central dans la logistique des Déportations et de la Shoah.


Häftling
Détenu, prisonnier.


Himmelkommando
[Auschwitz Birkenau] « Kommando du ciel » (voir Sonderkommando).


Holocauste
Synonyme des termes « Shoah », « Génocide », davantage employé dans l'aire anglosaxonne.


Kapo
L’origine du mot Kapo est incertaine : elle provient soit d'une contraction des termes allemands « KAmarad POlitzei », soit de l'italien, « capo », « chef ».

Prisonnier (homme ou femme) à qui les SS ont dévolu, dans le cadre de l'organisation du travail forcé, une fonction d'encadrement des autres prisonniers. Choisis généralement parmi les détenus de droit commun (Triangles verts), ils furent dans la plupart des cas de zélés auxiliaires des SS, se livrant aux sévices et brutalités à l'encontre des autres prisonniers. (Voir « Prisonniers de fonction »)


Kommando
Groupe de détenus affectés à un travail forcé.


Kommandoführer
SS, dirige et surveille le travail imposé à un kommando.


Krankenbau
Voir « Revier ».


Lager
Camp.


Lager - Aussenlager
"Sous camp" ou "Camp annexe" d’un grand camp.


Lager - Konzentrationslager
Abréviations de Konzentrationslager (camp de concentration).


Lager - Vernichtungslager
Les « Camps d’extermination » furent des centres d'assassinat créés par les nazis pour anéantir la population juive d'Europe. Tous se situaient sur le territoire polonais. Quatre sont uniquement des lieux d'assassinat sans structure concentrationnaire : Chełmno (plus de 150 000 victimes juives), Bełżec (entre 500 000 et 600 000 victimes juives), Sobibor (entre 236 000 et 275 000 victimes juives), Treblinka (près de 900 000 victimes juives) ; deux autres centres d'assassinat étaient intégrés à des camps de concentration préexistants : Auschwitz–Birkenau (1,1 million de victimes dont près de 1 million de Juifs) et Majdanek (253 000 victimes dont 118 000 Juifs).